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pape François
(Homélie du 13 mai 2020 - Mercredi de la 5ème semaine du Temps Pascal - A- Jn 15, 1-8)
"Cela nous fera du bien de penser, de réfléchir à cela : demeurer en Jésus, et Jésus demeure en nous. Demeurer en Jésus pour avoir la sève, la force, pour avoir la justification, la gratuité, pour avoir la fécondité. Et lui, il demeure en nous pour nous donner la force de [porter] du fruit (cf. Jn 5,15), pour nous donner la force du témoignage par lequel l’Église grandit.
Et je me pose une question : quelle est la relation entre Jésus qui demeure en moi et moi qui demeure en lui ? Est-ce une relation d’intimité, une relation mystique, une relation sans paroles ? « Ah Père, mais cela, c’est pour les mystiques ! ». Non, c’est pour nous tous ! Avec des petites pensées : « Seigneur, je sais que tu es là [en moi] : donne-moi la force et je ferai ce que tu me diras ». Ce dialogue d’intimité avec le Seigneur. Le Seigneur est présent, le Seigneur est présent en nous, le Père est présent en nous, l’Esprit est présent en nous ; ils demeurent en nous. Mais je dois demeurer en eux…
Que le Seigneur nous aide à comprendre, à sentir cette mystique du « demeurer » sur lequel Jésus insiste beaucoup, beaucoup, beaucoup. Bien souvent, quand nous parlons de la vigne et des sarments, nous nous arrêtons à l’image, au métier de l’agriculteur, du Père : sur le fait qu’il émonde ce [le sarment] qui porte du fruit, et qu’il coupe et jette ce qui n’en porte pas (cf. Jn 15, 1-2). C’est vrai, c’est ce qu’il fait, mais ce n’est pas tout, non. Il y a autre chose. Ceci, c’est l’aide : les épreuves, les difficultés de la vie, et également les corrections que nous fait le Seigneur. Mais ne nous arrêtons pas là. Entre la vigne et les sarments, il y a ce « demeurer » intime. Les sarments, nous, nous avons besoin de la sève et la sève a besoin des fruits, du témoignage."