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1639

     Jean d'Ormesson

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants. »

1629

     Simone Weil (1909-1943)
Il restera de toi...

Il restera de toi ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret,
une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert, en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé, en d’autres germera.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

1627

     Saint Jean-Paul II 
Commémoration des Fidèles Défunts
(Angélus du dimanche 2 novembre 2003)

«Depuis toujours, l'Église a exhorté à prier pour les défunts. Celle-ci invite les croyants à regarder le mystère de la mort non pas comme le dernier mot sur le destin humain, mais comme le passage vers la Vie éternelle. « Tandis qu'est détruite la demeure de cet exil terrestre - lisons-nous dans la préface d'aujourd'hui - une demeure éternelle est préparée au Ciel ».
Il est important et de notre devoir de prier pour les défunts, car même s'ils sont morts dans la grâce et dans l'amitié de Dieu, ils ont peut-être encore besoin d'une dernière purification pour entrer dans la joie du Ciel (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 1030).
Notre prière d'intention pour eux s'exprime de diverses façons, parmi lesquelles également la visite aux cimetières. S'arrêter dans ces lieux sacrés constitue une occasion propice pour réfléchir sur le sens de la vie terrestre et pour alimenter, dans le même temps, notre espérance dans l'éternité bienheureuse du Paradis.
Que Marie, Porte du Ciel, nous aide à ne pas oublier et à ne jamais perdre de vue la Patrie céleste, objectif ultime de notre pèlerinage ici sur Terre. »



1621

     Marthe Robin 
Journal de Marthe Robin, 1er novembre 1932
photo : "Le voyageur" de Caspar David Friedrich (1774-1840)
« Gloire et gloire à Dieu dans le ciel ! Gloire à Dieu dans ses saints !... Tous les cieux célèbrent votre gloire, Seigneur, tous les mondes vous aiment et vous servent ! Ceux qui ont reçu vie en vous, vous rendent témoignage en esprit et en vérité selon la liberté que vous leur avez donnée.
Ah ! qu'il fait bon suivre ceux qui s'en sont allés du regard, et redire par toute sa vie cette parole d'un saint : « Je suis fait pour les choses éternelles, je ne suis fait que pour Dieu !... » Cela nous aide à vivre absolument détachés de tout ce qui n'est pas Dieu. Seul... et déjà dans les cieux.Sur la terre comme au ciel... et combien plus encore aujourd'hui que le ciel et la terre ensemble et de concert vibrent d'une seule et même joie, dans la même divine allégresse : c'est la fête de tous les saints.Après avoir longuement pensé à eux, après les avoir priés et avoir imploré leur unanime et puissant secours pour moi et pour toutes les chères âmes de la terre, dans la plus profonde et la plus intime union à Dieu seul... Tandis que tout mon être tressaillait de vie, d'allégresse et d'amour, et que je répétais du plus profond de mon coeur : « Ouvrez-vous sur nous, portes éternelles ! », mon esprit a été un moment emporté et comme plongé dans la lumière et dans l'amour. Un moment, un éclair de gloire a traversé mon être, me pénétrant tout entière. Je dis "gloire" parce que, à ce moment, je n'ai pas pensé à moi misérable, mais à la gloire, à la joie de Dieu, à la gloire, au bonheur des saints. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour revoir cette clarté et, si je voulais, pour connaître la plus douce ivresse de la béatitude. Mais je ne m'arrête dans ma joie que pour la mieux comprendre et essayer de l'expliquer à mon père spirituel, qui veut que je le tienne au courant et lui rende compte de tout. »



599

(Texte du Père Sertillanges, o.p.)

"Par la mort, la famille ne se détruit pas,
elle se transforme, une part d'elle va dans l'invisible.
On croit que la mort est une absence, quand elle est une présence secrète.
On croit qu'elle crée une infinie distance, alors qu'elle supprime toute distance,
en ramenant à l'esprit ce qui se localisait dans la chair.
Que de liens, elle renoue,
que de barrières elle brise,
que de murs elle fait crouler,
que de brouillard elle dissipe,
si nous le voulons bien.
Plus il y a d'êtres qui ont quitté le foyer, plus les survivants ont d'attaches célestes.

Le ciel n'est plus alors uniquement peuplé d'anges, de saints connus ou inconnus et du Dieu mystérieux.
Il devient familier, c'est la maison de famille, la maison en son étage supérieur, si je puis dire
et du haut en bas, le souvenir, les secours, les appels se répondent."

196

Benoît XVI
Angelus, 1er novembre 2005, §1
Nous célébrons aujourd'hui la solennité de Tous les Saints, qui nous fait goûter la joie d'appartenir à la grande famille des amis de Dieu, ou, comme l'écrit saint Paul, de "partager le sort des saints dans la lumière" (Col 1, 12). La liturgie repropose l'expression remplie d'émerveillement de l'Apôtre Jean : "Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes !" (1 Jn 3, 1). Oui, devenir saints signifie réaliser pleinement ce que nous sommes déjà, ayant été élevés, en Jésus Christ, à la dignité de fils adoptifs de Dieu (cf. Ep 1, 5 ; Rm 8, 14-17). A travers l'incarnation de son Fils, sa mort et sa résurrection, Dieu a voulu réconcilier l'humanité avec Lui et l'ouvrir à la participation à sa propre vie. Celui qui croit dans le Christ Fils de Dieu renaît "d'en-haut", il est comme régénéré par l'œuvre de l'Esprit Saint (cf. Jn 3, 1-8). Ce mystère se réalise dans le sacrement du Baptême, à travers lequel la mère Eglise donne le jour à ses "saints".

195

St Jean-Paul II
Angelus 1 novembre 2001
Nous célébrons aujourd'hui la Solennité de Tous les Saints. Dans la lumière de Dieu, nous rappelons tous ceux qui ont témoigné du Christ au cours de leur vie terrestre, en s'efforçant de mettre en pratique ses enseignements. Nous nous réjouissons avec nos frères et sœurs qui nous ont précédés en parcourant la même route que la nôtre et qui à présent, dans la gloire du Ciel, jouissent de la récompense méritée.
(...) Ils ont su aller à contre-courant, en accueillant le " discours de la montagne " comme règle inspiratrice de leur vie...
Chaque chrétien est appelé à la sainteté, c'est-à-dire à vivre les Béatitudes. L'Eglise indique ces frères et soeurs qui se sont distingués par leurs vertus et qui ont été des instruments de la grâce divine, comme des exemples pour chacun. Aujourd'hui, nous les célébrons tous ensemble, car, grâce à leur aide, nous pouvons croître dans l'amour de Dieu et être " sel de la terre et lumière du monde " (cf. Mt 5, 13-14).

194

St Bernard
Sermon pour la Toussaint, II
Réveillons-nous enfin, frères ; ressuscitons avec le Christ, cherchons les réalités d’en-haut ; ces réalités, savourons-les. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons par nos désirs spirituels. Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire. (...)
Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)