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2373

    Saint Jean de la Croix
    (II MC 22,3-6)
« En nous donnant, comme il l’a fait, son Fils qui est son unique Parole, car il n’en a pas d’autre, il nous a tout dit en une seule fois par cette seule Parole et il n’a pas à parler davantage. (…) ‘Ce que Dieu a dit autrefois à nos pères par les prophètes, souvent et de bien des manières, maintenant en dernier lieu, et de nos jours, il nous a tout dit en une fois dans le Fils’ (He 1, 1-2). L’apôtre donne à entendre par là que Dieu est resté comme muet et qu’il n’a plus rien à dire car ce qu’il disait autrefois partiellement aux prophètes, désormais il l’a dit totalement en nous donnant le Tout qui est son Fils. 
Celui qui voudrait maintenant questionner Dieu ou demander quelque vision ou révélation ferait non seulement une sottise, mais encore injure à Dieu en ne regardant pas uniquement le Christ sans vouloir ni autre chose ni quelque nouveauté que ce soit. Et Dieu pourrait ainsi lui répondre : Puisque je t’ai déjà dit toutes choses en ma Parole qui est mon Fils et que je n’en ai pas d’autre, que puis-je maintenant te répondre ou te révéler qui soit plus que cela ? Ne regarde que lui, parce qu’en lui je t’ai tout dit et tout révélé et tu trouveras en lui encore plus que tout ce que tu demandes et désires. En effet, tu demandes des paroles et des révélations partielles et, si tu le regardes bien, tu trouveras tout en lui parce qu’il est toute ma parole et ma réponse, toute ma vision et toute ma révélation, tout ce que je vous ai déjà dit, répondu, manifesté et révélé en vous le donnant pour Frère, pour Compagnon et pour Maître, pour Prix et pour Récompense. 
Depuis le jour où je suis descendu sur lui avec mon Esprit, sur le mont Thabor, en disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je me suis réjoui ; écoutez-le, j’ai abandonné toutes ces formes d’enseignement et de réponse et je les lui ai remises. 
Écoutez-le bien, lui, parce que je n’ai plus d’autre foi à révéler, ni d’autres choses à manifester. Si je parlais autrefois, c’était en promettant le Christ et, si l’on m’interrogeait, les questions concernaient la demande et l’attente du Christ en qui on devait trouver tout bien, ce que fait comprendre maintenant toute la doctrine des évangélistes et des apôtres. Mais à présent, celui qui me questionnerait de la même manière qu’autrefois et qui voudrait que je lui parle ou lui révèle quelque chose me demanderait en quelque sorte une nouvelle fois le Christ, me demanderait plus de foi, comme s’il en manquait en celle qui est déjà donnée dans le Christ. Il ferait grande injure à mon Fils bien-aimé car, non seulement il manquerait de foi en lui, mais encore il l’obligerait à s’incarner de nouveau et à passer de nouveau par sa vie et sa mort. 
Tu ne trouveras rien à demander ni rien à désirer de ma part en fait de révélations ou de visions. Toi, regarde-le bien car tu trouveras en lui tout cela, déjà accompli et donné, et même beaucoup plus. Si tu veux que je t’adresse quelque parole de consolation, regarde mon Fils : il m’est soumis, il est attristé et tout cela par amour pour moi ; tu verras tout ce qu’il te dira en retour. Si tu veux que je t’explique l’une ou l’autre chose cachée, regarde-le seulement et tu trouveras en lui les mystères les plus cachés, la sagesse et les merveilles de Dieu qui sont renfermées en lui, comme le dit mon Apôtre : dans le Fils de Dieu sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu (Col 2, 5). Ces trésors de sagesse seront pour toi beaucoup plus élevés, savoureux et profitables que les choses que tu voudrais savoir. »

2370

    Saint Jean de la Croix
    (Prologue 2)
« Pour dire quelque chose de cette nuit obscure, (…) ne cessant pas de m’appuyer sur l’expérience et la science, je me servirai, avec l’aide de Dieu, de la divine Écriture. En nous laissant guider par elle, nous ne pouvons errer car celui qui parle en elle c’est l’Esprit-Saint. » 

1321

  Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 (Nous autres gens des rues)

"Comment traitons-nous le Christ dans les hommes : n'avons-nous pour eux cet infini respect qui vient de l'adoration pour eux, cet infini respect qui vient de l'adoration du Christ ; l'obéissant au Christ que nous avons cherché à être devient-il leur serviteur, humble jusqu'aux dernières conséquences ?
Parlons-nous au Christ quand nous parlons aux hommes, parlons-nous du Christ quand nous parlons des hommes ?
Souvenons-nous de certains jugements, de certaines intonations, de certaines expressions.
Si nous ne demandons pas avec quel blé sont faites les hosties pourquoi donnons-nous tant d'importance à la pâte humaine qui habite le Christ ? aux qualités humaines, aux valeurs, aux dons : intelligence, attraits naturels, civilisation ?
N'y a t'il pas des hommes que nous aimons plus comme on aime un chien fidèle que comme on doit aimer le Christ ? n'y a t'il pas des hommes que nous mettons hors du jeu à cause de leurs opinions, de leur classe ou de leur nationalité, de leur race ?
Pour le chrétien, il n'y a pas moyen d'aimer Dieu sans aimer l'humanité ; il n'y a pas moyen d'aimer l'humanité sans aimer tous les hommes ; il n'y a pas moyen d'aimer tous les hommes sans aimer les hommes qu'Il connaît, d'un amour concret, d'un amour actif.
C'est cette loi à elle seule qui est la loi du bien et du mal.
C'est elle qui trie pour l'humanité entre le bon et le mauvais.
C'est la Loi vitale de l'humanité immortelle.
La connaître, c'est avoir la science fondamentale de notre devenir. " 

918

Hubert Reeves (il y eut un matin) 

"La science prétend aujourd’hui que l’univers est vide et muet Je ne crois pas que l’univers soit muet, je crois plutôt que la science est dure d’oreille…

L’œil qui scrute, qui analyse, qui dissèque, doit être réconcilié avec l’œil qui vénère et qui contemple…

Il nous faut apprendre maintenant à vivre en pratiquant à la fois la science et la poésie ;
Il nous faut apprendre à garder les deux yeux ouverts en même temps"

Hubert Reeves, né le 13 juillet 1932 à Montréal, est un astrophysicien, communicateur scientifique et écologiste franco-canadien.

906

de saint Vincent de Paul

«Honorons toujours les perfections de Dieu ; prenons pour but de tout ce que nous avons à faire celles qui sont les plus opposées à nos imperfections, comme sa douceur et sa clémence, directement opposées à notre colère ; sa science, si contraire à notre aveuglement. Étudions-nous de faire nos actions pour honorer et glorifier cette perfection de Dieu, qui est directement contraire à nos défauts»

833

saint Jean-Gabriel Peyboyre (1902-1940)
prêtre et martyr

AIMER JÉSUS

Jésus-Christ est le grand Maître de la science ; c’est lui seul qui donne la vraie lumière. Toute science qui ne vient pas de lui et ne conduit pas à lui est vaine, inutile et dangereuse. Il n’y qu’une seule chose importante, c’est de connaître et d’aimer Jésus-Christ.

Nous ne pouvons parvenir au salut que par la conformité avec Jésus-Christ. Après notre mort, on ne nous demandera pas si nous avons été savants, si nous avons occupé des emplois distingués, si nous avons fait parler avantageusement de nous dans le monde ; mais on nous demandera si nous nous sommes occupés à étudier Jésus-Christ et à l’imiter.


435

St Jean Damascène
La foi orthodoxe, livre IV, chap. XXI
Pourquoi Dieu a-t-il créé ceux qu'il sait devoir pécher sans repentir ?
Dieu par bonté amène du non-être à l'être les choses qui arrivent et il sait à l'avance ce qu'elles seront. Donc, d'une part, il n'y en aurait pas de mauvaise à venir, ni de prescience à leur sujet, dès lors qu'il ne devrait pas y avoir cet avenir. La science concerne ce qui est, la pré-science ce qui sera. D'abord il y a l'être et, seulement après, être bon ou mauvais. D'autre part si le fait de devoir devenir mauvais dans le futur, empêchait les êtres que Dieu va susciter dans sa bonté de naître, c'est que le mal l'emporterait sur la bonté de Dieu. Dieu a donc fait bonnes toutes les choses qu'il a faites et c'est par le choix libre et personnel que chacune devient bonne ou mauvaise. Lorsque le Seigneur dit : « Il aurait mieux valu que cet homme ne fût pas né » (Marc 14, 21), ce n'est pas pour critiquer sa propre nature mais cette méchanceté qui est survenue à sa créature par son propre choix et sa mollesse à décider. Et c'est cette mollesse de son jugement qui a rendu inutile le bienfait de son créateur. C'est comme si un roi remettait richesse et puissance entre les mains de quelqu'un qui tyranniserait son bienfaiteur ; après l'avoir repris en main, il lui infligera ce qu'il mérite s'il le voit persister jusqu'au bout dans sa tyrannie.

406

St Irénée de Lyon
Contre les Hérésies, livre II, III, 3
Supériorité d'un amour ignorant sur une science orgueilleuse
Il est donc meilleur et plus utile d'être ignorant ou de peu de savoir et de s'approcher de Dieu par l'amour, que de se croire savant et habile et de se trouver blasphémateur à l'égard de son Seigneur pour avoir imaginé un autre Dieu et Père que lui. C'est pourquoi Paul s'est écrié : « La science enfle, tandis que la charité édifie. » Non qu'il ait incriminé la vraie connaissance de Dieu, sinon il se serait accusé le premier ; mais il savait que certains, enflés d'orgueil sous prétexte de science, en venaient à déchoir de l'amour de Dieu et, à cause de cela, à se croire eux-mêmes parfaits, tout en introduisant un Démiurge imparfait.
C'est pour retrancher leur orgueil, fruit de cette prétendue science, que Paul disait : « La science enfle, tandis que la charité édifie. » Car il n'y a pas de plus grand orgueil que de se croire meilleur et plus parfait que Celui qui nous a faits, nous a modelés, nous a donné le souffle de vie, nous a procuré l'être même. Mieux vaut donc, comme nous l'avons déjà dit, ne rien savoir du tout, pas même la cause, le pourquoi, d'une seule des choses qui ont été faites, et croire en Dieu et demeurer dans son amour, que de s'enfler d'orgueil à cause d'une prétendue science et de déchoir de cet amour qui vivifie l'homme. Mieux vaut ne rien chercher à savoir, sinon Jésus-Christ, le Fils de Dieu, crucifié pour nous, que de se jeter dans la subtilité des recherches et de tomber par là dans la négation de Dieu.

381

Bible - Nouveau Testament
Romains 11, 33-36
O profondeur inépuisable et de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles !
Car "qui a connu la pensée du Seigneur ou qui a été son conseiller ?"
Ou bien "qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour ?"
De lui, par lui et pour lui sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles !
Amen !

329

St Louis-Marie Grignion de Montfort
L'amour de la Sagesse éternelle, 8
Peut-on aimer ce qu'on ne connaît pas ? Peut-on aimer ardemment ce qu'on ne connaît qu'imparfaitement ? Pourquoi est-ce qu'on aime si peu la Sagesse éternelle et incarnée, l'adorable Jésus, sinon parce qu'on ne la connaît pas, ou très peu ?
Il n'y a presque personne qui étudie comme il faut, avec l'Apôtre, cette science suréminente de Jésus, qui est cependant la plus noble, la plus douce, la plus utile et la plus nécessaire de toutes les sciences et connaissances du ciel et de la terre.

239

St Athanase
Traité contre les païens, 40
La vue de la création nous permet de découvrir le Créateur. Qui est-il, sinon le très saint, celui qui est au-dessus de toutes les réalités créées ? Pareil à un excellent pilote, par sa propre Sagesse et sa propre Parole, le Christ notre Seigneur et notre Sauveur, Dieu gouverne et ordonne l'univers pour notre salut, en faisant ce qui lui semble bon. Et ce monde est très bon en effet, tel qu'il a été fait et tel que nous le voyons, parce que Dieu le veut ainsi ; personne ne pourrait en douter. Car si la création se mouvait sans raison, si l'univers s'en allait n'importe comment, on pourrait bien mettre en doute ce que nous venons de dire. Mais puisqu'il a été créé avec raison, sagesse et science, puisqu'il est si beau, celui qui l'a créé et lui a donné cette beauté ne peut être que le Verbe de Dieu.

214

Bible - Ancien Testament
Sagesse 13, 1-9
Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui n'ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître l'Ouvrier.
Mais ils ont regardé le feu, le vent, l'air mobile, le cercle des étoiles, l'eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l'univers.
Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu'ils sachent combien le Maître l'emporte sur elles ; car c'est l'Auteur même de la beauté qui les a faites.
Et s'ils en admiraient la puissance et les effets, qu'ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.
Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie Celui qui en est le créateur.
Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche ; car ils s'égarent peut-être en cherchant Dieu et en voulant le trouver.
Occupés de ses œuvres, ils en font l'objet de leurs recherches, et s'en rapportent à l'apparence, tant ce qu'ils voient est beau !
D'autre part, ils ne sont pas non plus excusables ; car, s'ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n'en ont-ils pas connu plus facilement le Maître ?

159

St Bernard
Sermons sur le Cantique des Cantiques, 36, 2
On dira peut-être que je parle mal de la science, et qu'il semble que je blême les savants, et veuille détourner de l'étude des lettres humaines. Dieu m'en garde, je sais trop bien combien les personnes lettrées ont servi et servent tous les jours l'Église, soit en combattant ses ennemis, soit en instruisant les simples. Après tout, n'ai-je pas lu ces paroles dans un Prophète : "parce que vous avez rejeté la science, je vous rejetterai aussi de devant moi, et vous ne me servirez point à l'autel dans les fonctions sacerdotales (Osée. IV, 6) ?" Et encore : "ceux qui sont savants brilleront comme des flambeaux du firmament ; et ceux qui enseignent la justice à plusieurs seront comme des étoiles dont la lumière ne s'éteindra jamais (Dan. XII, 3)." Mais je sais bien aussi que j'ai lu : "La science enfle (I Cor VIII, 9)." Et encore : "Celui qui acquiert de nouvelles connaissances se procure de nouvelles peines (Eccles. I, 18)." Vous voyez qu'il y a de la différence entre les sciences, puisqu'il y en a qui enflent, et d'autres qui attristent ? Je voudrais bien savoir laquelle est plus utile pour le salut, de celle qui enfle, ou de celle qui cause de la douleur. Mais je ne doute pas que vous ne préfériez la dernière, parce que la douleur demande la santé dont l'enflure n'est qu'un semblant. Or, celui qui demande est plus près du salut, attendu que celui qui demande reçoit (Luc. XI, 10).

061

St Ambroise
Hexaméron, IX, 8, 50
Donc, connais-toi toi-même, ô belle âme : tu es l'image de Dieu. Connais-toi toi-même, ô homme : tu es la gloire de Dieu (1 Co 11, 7). Ecoute de quelle manière tu en es la gloire. Le prophète dit : ta sagesse est devenue admirable, car elle provient de moi(Ps 138, 6), c'est-à-dire que, dans mes œuvres, ta majesté est la plus admirable, ta sagesse est exaltée dans le cœur de l'homme. Alors que je me regarde moi-même, que tu scrutes mes pensées secrètes et mes sentiments profonds, je reconnais les mystères de ta science. Donc, connais-toi toi-même, ô homme, et tu découvriras combien tu es grand, et veille sur toi...

022

St Grégoire le Grand
Règle pastorale, III, 9
La vertu même qui est la mère et la gardienne de toutes les autres, la charité, se perd à cause du vice de l’impatience. Car il est écrit : La charité est patiente (1 Cor 13,4). Sans la patience, la charité n’est pas. Par le vice de l’mpatience la science même, nourricière des vertus, se délite. Car il est écrit : La science d’un homme se reconnaît à sa patience (Prov 19,11). Dès lors, plus un homme se révèle impatient, moins il se montre docte. Car on ne peut véritablement dispenser le bien en enseignant si l’on ne sait pas en vivant supporter d’une âme égale le mal en autrui.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)