1580
Saint Jean Chrysostome
(Homélie 8 in 1 Co, 4)
"Bâtissons donc sur le Christ, qu'Il soit notre fondement, comme la vigne l'est pour le sarment, et que rien ne s'intercale entre nous et Lui : si venait la moindre séparation, nous péririons à l'instant. Car le sarment vit de son rattachement et la construction tient par l'appui qu'elle trouve : si celui-ci venait à se dérober, elle s'effondrerait, n'ayant pas de soutien. Et ne nous attachons pas seulement au Christ, accolons-nous à Lui ; le moindre intervalle nous ferait mourir. Car Il est écrit (Ps 72,27) : "Ceux qui s'éloignent de Toi périront". Accolons-nous donc à Lui et accolons nous par les œuvres. Car dit-Il, "C'est celui qui observe mes commandements qui demeure en moi" (Jn 14, 21). Et en vérité, Il fait notre union avec Lui de beaucoup de manières. Vois : Il est la Tête, nous, le Corps, peut-il y avoir un espace vide entre la tête et le corps ?
Il est le Fondement, nous l'édifice ; Lui, la Vigne, nous, les sarments ; Lui, l'Époux, nous, l'épouse ; Lui, le Berger, nous, les brebis ; Lui la Voie, nous, les voyageurs ; nous le temple, Lui l'Habitant ; Lui, l'Aîné, nous, les frères ; Lui l'Héritier, nous, les cohéritiers ; Lui la Vie, nous, les vivants ; Lui la Résurrection, nous, les ressuscités ; Lui la Lumière, nous, les illuminés.
Tout cela parle d'union, tout cela indique qu'il ne peut demeurer d'intervalle, fût-ce le plus petit.
Qui se sépare, même très peu, verra la brèche grandir et sera écarté. Est-ce que notre corps, quand un glaive y fait une déchirure même exiguë, ne périt pas ? Est-ce qu'un édifice, par des fissures mêmes étroites, ne va pas à sa ruine ? Est-ce qu'une branche, coupée de la racine, même délicatement, ne dessèche pas ? Ce, peu de chose, vous le voyez, n'est pas peu, c'est presque tout. "