213
St Alphonse-Marie de Liguori
Préparation à la mort, 16
La bonté est de sa nature communicative, c'est-à-dire portée à répandre ses biens autour d'elle. Or Dieu est, par nature, la bonté infinie ; et, comme dit saint Léon, la nature de Dieu est la bonté (S. Léon le Grand, Sermon 2 sur la Nativité, ch. 1, PL 54, 194: « Notre Dieu, en effet, tout-puissant et clément, dont la nature est bonté, dont la volonté est puissance, dont l'activité est miséricorde (...) déterminé les remèdes qu'emploierait sa bonté pour la rénovation de l'humanité... » (SC 22bis, trad. R. Dolle, p. 77)). Il a donc un immense désir de nous communiquer son bonheur. Aussi son cœur incline-t-il, non pas à châtier les hommes, mais à les traiter tous avec miséricorde... Dieu ne châtie jamais ici-bas que pour exercer sa miséricorde dans l'autre vie. « Vous avez été irrité et vous avez eu pitié de nous » (Psaume 59, 3). S'il se montre irrité, c'est afin que nous rentrions en nous-mêmes et que nous détestions nos péchés. « Vous avez traité votre peuple bien durement, vous nous avez fait boire du vin de componction » (Psaume 59, 5). Et s'il en vient à nous infliger quelque châtiment, c'est parce qu'il nous aime et qu'il veut nous épargner le châtiment éternel... Envers les pécheurs en particulier, qui pourrait assez admirer et assez louer la miséricorde que Dieu met à les attendre, à les appeler, à les accueillir quand ils reviennent ? Quelle patience que la patience de Dieu, attendant les pécheurs à résipiscence ! (...) Pourquoi une telle patience ? « Voici, répond Isaïe, pourquoi le Seigneur attend ; c'est afin d'avoir pitié de nous » (Isaïe 30, 18). Dieu donc attend le pécheur, afin que le pécheur s'amende et qu'il puisse ainsi recevoir le pardon et se sauver.