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sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)
(Histoire d'une âme)
"Vous le savez, ma Mère, j'ai toujours désiré d'être une sainte, mais hélas ! j'ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu'il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants.
Au lieu de me décourager, je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables ; je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c'est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections, mais je veux chercher le moyen d'aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle.
J'ai recherché dans les livres saints et j'ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse Éternelle : "Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi." Alors je suis venue, et voici ce que j'ai trouvé : "Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! "
Ah ! jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses, ne sont venues réjouir mon âme, l'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus !
Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, au contraire !
Il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus.