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        Prières
           ( prière tirée d'un texte de Reinhold Niebuhr (1892–1971), citée dans une homélie du père Roger Hébert  le 16 mai 2020 et adaptée par lui)
« Seigneur, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. » 
« Seigneur, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne sont pas essentielles, le courage de ne jamais transiger sur l’essentiel, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. »

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        père Roger Hébert
           (Homélie du 13 mai 2020 - Mercredi de la 5ème semaine du Temps Pascal - A) 
"De cette belle allégorie de la vigne, j’aimerais retenir 3 mots (...) Les 3 mots ce sont : davantage, rien et beaucoup. 
DAVANTAGE. « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte DAVANTAGE. » Cet émondage, cette taille, c’est sûrement ce que nous sommes en train de vivre. Que les sarments secs soient coupés, ça n’étonne personne, ils n’ont plus rien à faire sur la vigne. Mais un béotien sera étonné de voir que même les sarments qui produisent vont subir cette taille. Je dis subir parce que, dans la taille, il y a forcément un côté pas agréable du tout, le sécateur fait mal là où il passe ! Oui, ceux qui n’y connaissent rien peuvent être étonnés qu’on ne laisse pas tranquille les sarments qui portent du fruit. Mais les initiés savent que c’est nécessaire si on veut qu’ils continuent à porter du fruit et même pour qu’ils puissent en porter DAVANTAGE. Dieu n’est pas un béotien ! Il s’y connait et il ne veut pas se contenter du bien ou pire du moyen, ce qu’il aime c’est le « DAVANTAGE. » Dieu a toujours de l’ambition pour nous, il refuse que nous nous contentions du bien que nous sommes capables de faire, il veut DAVANTAGE. Il ne nous gardera jamais dans l’autosatisfaction : que tout le monde fasse ce que je fais et ça sera déjà pas mal ! Non, Dieu veut DAVANTAGE, alors laisse-toi faire, laisse-le faire en toi ce qui est nécessaire, même si c’est douloureux, pour que ce DAVANTAGE soit possible. 
RIEN. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez RIEN faire. » Jésus ne fait pas dans la demi-mesure ! Il ne nous dit pas que, en dehors de lui, on ne réussira pas grand-chose, qu’on va s’en voir … Non, « en dehors de moi, vous ne pouvez RIEN faire. » RIEN, c’est assez clair et RIEN, malgré ce qu’en dit Raymond Devos, c’est moins que pas beaucoup ! Du coup, c’est une invitation pour nous à demander au St Esprit de nous éclairer pour que nous puissions être lucides, voir clairement tous les moments où nous nous mettons « en dehors » de Jésus, où nous coupons les liens, où nous ne cherchons plus sa présence, où nous n’en faisons qu’à notre tête … à chacun de nous de nous questionner et de prendre les décisions qui s’imposent parce que ceux qui ne font RIEN finissent par fatiguer le cep en lui pompant son énergie juste pour eux, juste pour se tenir dans une existence confortable, sans porter, comme une hantise, cette préoccupation de porter DAVANTAGE de fruits. 
BEAUCOUP. « Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez BEAUCOUP de fruits. » Evidemment, c’est clair, mais Jésus tient à le préciser clairement, si on cherche à porter BEAUCOUP de fruits à en porter toujours DAVANTAGE, ce n’est pas pour notre gloire personnelle ! Si nous acceptons de nous laisser émonder, si nous acceptons cette souffrance, si nous acceptons des sacrifices, ce n’est pas dans le secret espoir de mieux tirer notre épingle du jeu que les autres. C’est une tentation toujours réelle et c’est une tentation personnelle et communautaire. Je me rappelle que lorsqu’il avait organisé le grand congrès missionnaire Paris-Toussaint 2004. Le cardinal Lustiger avait convoqué les communautés nouvelles pour leur dire qu’il voulait s’appuyer sur elles mais qu’il y a une chose qu’il ne supporterait pas et il avait l’art des formules : c’est que chaque communauté vienne à ce congrès avec le désir caché de faire danser son ours devant les autres pour mieux les épater ! C’est pour la gloire du Père qu’on cherche à porter du fruit à en porter BEAUCOUP et même DAVANTAGE. Toutes les communautés nouvelles, ou presque toutes, passent par un émondage douloureux, parce qu’il y avait sûrement à purifier de ce côté-là. Mais nous le savons, nous en avons la certitude, si nous acceptons cet émondage, alors nous porterons beaucoup de fruits et même DAVANTAGE et ça sera vraiment pour la Gloire de Dieu."

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        Père Roger Hébert 
           (Extrait de l'homélie du 11 mai 2020 - lundi de la 5ème semaine du Temps Pascal  -A- )
Pour évangéliser, pour devenir toujours mieux disciples-missionnaires, deux repères nous sont donnés dans ces textes.
La suite de la 1° lecture (Ac 14, 5-18) nous invite à rester vigilants par rapport à ce qui manifeste un trop grand attachement à l’évangélisateur. Le rapport qui nous a été lu doit nous rendre encore plus attentifs pour réagir à tout ce qui ressemble de près ou de loin, dans les paroles ou les attitudes à ce que disaient les gens de Lystres : « Les dieux se sont faits pareils aux hommes, et ils sont descendus chez nous ! »
L’autre repère, c’est ce que Jésus dit dans l’Evangile, (Jn 14, 21-26) de très belles paroles qui justement nous éviteront de tomber dans le piège que je viens d’évoquer. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Celui qui se laisse habiter, travailler, corriger, encourager par la Parole de Dieu qu’il fréquente vraiment, son cœur deviendra une demeure pour la Trinité. 
C’est vraiment scotchant d’entendre ça, notre cœur, une demeure pour la Trinité. Alors forcément, elles deviendront attirantes ces personnes dont le cœur est devenu une demeure pour la Trinité, mais il n’y aura plus de risque, ce n’est pas d’elles qu’elles parleront, ce n’est pas elles qu’elles chercheront à faire admirer mais la Trinité qui les habite.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)