Affichage des articles dont le libellé est - Charles Gay. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est - Charles Gay. Afficher tous les articles

2388

    Charles Gay (1815-1892)
     (Sermon du 3 août 1851)
"Nous sommes déjà ressuscités en Jésus Christ ; nos âmes le sont, nos corps vont l'être. Est-ce que déjà, de leur tête à leurs pieds, l'éternelle vie ne les pénètre pas par tous nos sacrements ? Tressaille donc d'espoir et d'allégresse, ô ma chair, membre de Jésus Christ, corps de Dieu ! Dieu t'aime comme soi-même : Il peut bien consentir que la douleur et la mort te purifient ; il ne consentira pas que la mort te garde. Tout en toi, jusqu'à tes cheveux, est sacré ; et, de ces cheveux de ta tête, il ne s'en perdra pas même un seul.
Rien ne périt pour Dieu ; rien ne se dérobe à son œil infini ; rien ne sort de sa main ; et, nos restes fussent-ils dispersés aux quatre coins du monde, les quatre coins du monde obéiront à Dieu quand viendra l'heure, et rendront fidèlement leurs débris."

2387

    Charles Gay (1815-1892)
     (90e élévation)
"Un jour, dans votre histoire, ô Dieu, vous avez eu un tombeau sur la terre, et selon cette nature que vous nous aviez empruntée, justement pour y pourvoir et souffrir et mourir, ce tombeau vous a renfermé.
Ce corps n'était point du tout un cadavre ; car pour défait qu'il fût et déchiré par tant d'affreux supplices, ce corps ne subissait ni ne pouvait subir l'ombre d'une corruption. La mort avait bien eu licence de frapper Jésus d'un premier coup, et c'est Jésus même qu'elle avait reçu cette permission, mais, parce que là finissait sa fonction, là aussi s'arrêtait son pouvoir. La victime une fois immolée, le tombeau où on la déposait devenait un vrai Tabernacle.
Était-ce donc un lieu de mort que ce tombeau de Jésus ? Tout tombeau est un lieu de mort. Mais au fond, en réalité, pour la Foi qui est la vraie lumière, était-ce la vie ou la mort qu'abritait cette tombe ? C'était la vie, une vie silencieuse, si l'on veut, une vie cachée et comme semée, attendant son moment pour éclore et paraître au monde, mais c'était bien la vie, et quelle vie ! Une vie haute, pleine, royale, maîtresse absolue d'elle même, et qui, éclipsée trois jours pour l'avoir librement voulu, allait tout à l'heure éclater au dehors et peu à peu tout envahir, plus forte que le temps, plus vaste que l'espace, plus profonde que l'enfer.
Oui, ce qui est mort en vous, ô mon Dieu, est plus vivant que tout le reste qui vit au ciel et sur la terre. Le grain de froment va refleurir en épi ; ce n'est pas même seulement un épi qu'il devient, c'est une moisson immense devant remplir la terre, persister jusqu'au dernier jour et nourrir divinement toute notre pauvre humanité.
Toute la vie de l'Eglise jusqu'à la fin des temps, toute vie surnaturelle donnée aux créatures, jaillit de ce rocher creusé où votre sacré corps a reposé trois jours : votre sépulcre est le grand baptistère où tous les enfants d'Adam se plongent, pour en renaître enfants de Dieu."

2281

    Charles Gay (1815-1892)
     (124e élévation)
"Chaque bonne action que fait une personne baptisée, c'est-à-dire un membre du Christ, Dieu la pense, Dieu la veut, Dieu la dit dans cette éternité radieuse et sereine où Il énonce le Christ, ce qui est l'engendrer. De sorte que cette action, pour vile, petite et insignifiante qu'elle soit par elle-même, est néanmoins une vraie parole de Dieu. Telle est la naissance humaine d'une parole divine : Dieu est le Père de ce Verbe incarné, l'âme fidèle en est la mère, et c'est en vue de cette maternité que Dieu "l'a épousée dans la foi". Notre âme est un vrai Nazareth où le Mystère sacré de la venue de Dieu sur la terre se reproduit à chaque instant." 

2233

    Charles Gay (1815-1892) 
   (Conférences aux mères chrétiennes)
"Qu'était saint Joseph dans cet humble ville de Nazareth ? Un humble et pauvre ouvrier charpentier, trop manifestement parmi les braves gens de l'endroit ; trop inoffensif, trop doux, trop serviable pour n'y compter pas quelques amis ; mais aussi trop fidèle serviteur de Dieu, trop éloigné de l'esprit du monde, trop pieux, trop saint enfin, pour n'y être pas blâmé, raillé, haï, persécuté par les méchants qui sont partout les mêmes et ne manquent nulle part.
Au demeurant, il n'était rien à Nazareth, qui elle-même était si peu de chose. Il n'y avait aucun emploi ; et hormis qu'il y édifiait constamment tout son voisinage, Il n'y exerçait aucune action; Il ne passait point pour lettré, encore moins pour savant, et très probablement, selon l'homme, il n'était ni l'un ni l'autre. Tout au plus, parce qu'il était sage, discret et bon, venait-on parfois lui confier des chagrins ou lui demander des conseils. En somme, vous le voyez, c'était, dans toute la force du terme un plébéïen obscur et un homme effacé. Mais que cet effacement lui plaisait ! que son âme y trouvait de repos et son coeur de délices ! Quand il y pensait, du moins, car souvent, le plus souvent, il n'y pensait même pas. "

2214

    Charles Gay (1815-1892)
   (95ème Elévation) 
"La grande vertu du baptême est de nous incorporer à Lui, de nous donner sa vie, de nous faire de sa race, et de répandre en nous son Esprit, c'est à dire une lumière et une force par lesquelles nous sommes mis en mesure et en demeure, non seulement de ne plus pécher, mais encore de juger toutes choses, de discerner notre voie, de la suivre, et en montant de clarté en clarté, de liberté en liberté, d'en venir à l'état intérieur de saint Paul qui disait : "Vivre, pour moi, c'est Jésus-Christ". 

2100

    Charles Gay (1815-1892)
     (De la vie et vertus chrétiennes)
"Sa volonté est bonne, bonne en elle-même, bienfaisante pour nous, bonne comme le bon Dieu, et je dirai, forcément bienfaisante."

1929

      mgr Charles Gay (1814-1891),
(De Saint Joseph, in "Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ" (Vingt-deuxième élévation), Tome I, Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.)

« Joseph est un abîme, un sanctuaire, un tabernacle. Tout en lui appartient à Dieu ; non seulement en droit et par la loi de sa prédestination, mais en fait et par son choix libre qui l'ajuste à sa destinée, et le rend merveilleusement fidèle à sa grâce. Dieu se sert de lui comme de personne, hormis de Jésus et de Marie ; Dieu l'emploie à des usages auxquels il n'a employé ni n'emploiera jamais personne, ni homme, ni ange. Il pousse envers lui son droit de souverain propriétaire à des extrémités où, en dehors de l'Homme-Dieu et de sa mère, il ne l'a point poussé. Et Joseph s'étend tout entier et toujours, il s'étend volontairement, mais comme une cire fondante, sous cet adorable pression de son Créateur et Seigneur. Il écoute toujours : on dirait qu'il n'est qu'une oreille. Il parle sans doute, mais au dedans et ne rompt point le silence. On n'imagine rien de plus auguste, de plus grave, de plus égal, de plus tranquille, de plus digne, de plus doux. Il est comme un reflet du Père céleste et une sorte de forme divine. On ne le contemple pas sans avoir le cœur tout entier tiré au dedans, et se sentir comme forcé de se taire. On pense trop de choses en le voyant, et des choses trop solennelles, trop saintement touchantes aussi, pour pouvoir en dire un seul mot. D'ordinaire, les paroles sont les fleurs de l'âme ; ici toute parole déflorerait l'âme et la trahirait. C'est un bonheur exquis de considérer ce qu'on découvre ; c'est un supplice inexprimable de ne pouvoir le raconter. On ne se le formule point à soi-même. Toute formule est si petite quand il s'agit de Joseph, qu'elle devient à tout ce qu'on y voudrait faire entrer une sorte de geôle. Rien n'est moins vague pourtant que ce qu'on voit ; mais on n'en voit pas les limites. On est si proche du ciel, que la terre se dérobe et qu'on n'y peut plus prendre pied. Toutefois, même en sentant ce tourment de son insuffisance, l'âme ne perd rien de sa paix. On ne peut être agité en face de saint Joseph, et si on l'est quand on l'aborde, dès qu'on l'a regardé, on s'apaise. »

1837

     Charles Gay (1815-1892)
(124e Élévation) -


"Ce qui importe ici, c'est moins de lutter contre satan, que d'adhérer de toutes ses forces à Celui qu'il attaque en nous et qui sait toujours comment le vaincre. C'est de demeurer invariablement en Jésus, c'est de vivre et d'être continuellement uni à Jésus qui nous fait communier à Sa force et triompher de l'adversaire : de sorte que le grand secret pour combattre le Mal, c'est d'être fidèlement, amoureusement et pleinement uni au Bien." 

1836

     Charles Gay (1815-1892)
(30e Élévation) - le Saint Nom de Jésus
"Que ce Nom soit en nous ce qu'Il est en Lui-même, c'est à dire en Dieu et en Jésus : un Nom saint, un Nom royal, un Nom souverain un Nom divin. Employons à le défendre de nos forces et nos ressources ; sauvons-le à tout prix, fallût-il pour cela sacrifier tout le reste ; ce Nom sauf, tout en nous est sauf. Puis dévouons-nous a Lui, mettant à le mériter, à le réaliser, de toute l'ambition de notre coeur et toute la force de notre volonté ; afin que, ne fût-ce qu'au dernier de nos jours et à la dernière heure de notre dernier jour, nous soyons devant Dieu l'être qu'Il a éternellement conçu, voulu, aimé, béni, nommé dans les splendeurs secrètes de sa toute science et de son bon plaisir ; ce qui revient à dire que nous soyons la pure et parfaite expression de ce Nom, en tant que nous y participation dans le Christ et par le Christ."

1835

     Charles Gay (1815-1892)
(30e Élévation) - le Saint Nom de Jésus
" La merveille des merveilles, la bonté des bontés, c'est que l'un des nôtres, oui l'un des nôtres, un homme né d'une femme, et qui fut un enfant, un des nôtres peut sans usurpation ni mensonge se donner ce nom sacré. Le nom personnel de Dieu, le Verbe, s'est fait chair et a pris séjour parmi nous."

1834

     Charles Gay (1815-1892)
(30e Élévation)
"Le nom est la forme de ce qui est. L'être est si peu sans son nom, que s'il n'a pas de nom, si surtout il n'est pas nommable, il n'est pas non plus concevable et n'existe réellement point.
Ô mon Dieu ! Vous avez un Nom. Quand nous demandons la sanctification de ce Nom trois fois Saint, nous prions pour que, dans le monde que vous avez fait et où demeurent vos créatures, ce Nom mille et mille fois sacré soit mis et maintenu à part ; qu'Il domine immuablement, et d'une hauteur sans mesure, le nom de tous les autres êtres : noms d'hommes et même d'anges, noms de père et de mère, noms de frère et d'ami et d'époux ; noms de maître et de seigneur ; noms de prince et de roi ; noms décernés par le respect, noms donnés par l'amour ; noms de gloire, noms de puissance ; noms connus sur la terre, noms connus seulement dans le cieux."

1833

     Charles Gay (1815-1892)
(12e Élévation)


"Quand on a dit de Jésus qu'Il est le vrai Fils de Dieu, on a tout dit de Lui. On peut expliquer ce Nom, on n'y saurait rien ajouter. Les glorification intelligentes, les louanges savantes et innombrables dont l'entoureront éternellement les Bienheureux ne seront que le commentaire de ce nom sacré et adorable." 

1793

     Charles Gay (1815-1892)
    (19ème élévation)
"En se posant ainsi et d'emblée dans l'état d'enfance, Notre-Seigneur se rend plus dépendant,se fait plus accessible, et montre plus expressément qu'Il nous est tout donné. Or, quoi de mieux en rapport avec la condition qu'Il embrassait, la doctrine qu'Il venait enseigner, l'oeuvre qu'Il avait résolu de produire ?
L'enfance est naturellement l'état où nous nous appartenons le moins. L'enfant dépend des hommes et des choses ; il dépend en tout et toujours. Tel doit et veut-être Jésus ; Il est venu tout exprès pour dépendre : dépendre de Dieu d'abord, et des hommes pour Dieu." 

1789

     Charles Gay (1815-1892)
       (90ème Élévation)
"Était-ce un lieu de mort que ce tombeau de Jésus ? Tout tombeau est un lieu de mort. Mais au fond, en réalité, pour la foi qui est la vraie lumière, était-ce la vie ou la mort qu'abritait cette tombe ? C'était la Vie, une Vie silencieuse, si l'on veut, une Vie cachée et comme semée, attendant son moment pour éclore et paraître au monde, mais c'était bien la Vie, et quelle Vie ! Une Vie haute, pleine, royale, maîtresse absolue d'elle-même, et qui, éclipsée trois jours pour l'avoir librement voulu, allait tout à l'heure éclater au dehors et peu à peu tout envahir, plus forte que le temps, plus vaste que l'espace, plus profonde que l'enfer." 

1753 

     Charles Gay (1815-1892)
       (124ème élévation)
"C'est l'état d'enfants de Dieu qui nous constitue chrétiens, spirituels, vivant de la propre vie de notre Père céleste qui est la Vie éternelle. Tout part pour nous de ce noble état ; tout s'y réfère. C'est un appui indéfectible, une richesse sans prix, une gloire et une félicité sans pareilles.
Je suis bien plus l'enfant de Dieu que celui de mon père et de ma mère ; à mille titres, je suis plus fils de Dieu que fils de l'homme ; et s'il arrive que, sur le terrain de la vie d'à présent, ces deux générations luttent l'une contre l'autre, la Vôtre, ô mon Dieu, l'emportera toujours, et je n'oublierai jamais qu'ayant un père et une mère sur cette terre, je n'ai pourtant et définitivement qu'un Père, le Père de mon père et de mes pères, mon Père qui est dans les cieux. 

1740

     Charles Gay (1815-1892)(23e Élévation)
"Le monde est bavard et bruyant. Tout ce qui est creux et sonore. Le monde est creux ; son esprit, c'est la vanité, le semblant, le rêve, le mensonge, la frivolité, la bagatelle, les riens, le rien. De là le flux, la multiplicité et le prodigieux tumulte de ses paroles allant dans tous les sens, et souvent se contredisant. Les chrétiens naissent du Verbe, mais d'un Verbe que l'oreille de l'homme n'entend pas ; d'un Verbe spirituel et qui n'enfante que dans le silence." 

1714

     Charles Gay (1815-1892)
        (12ème Élévation)
"Cette volonté nous fait être le Jésus que Dieu veut que nous soyons, et , par suite, une manière de Verbe incarné. C'est du divin qui se fait homme ; c'est de l'invisible qui apparaît, de l'éternel qui prend place et date dans le temps ; c'est le ciel descendant sur la terre, ce que nous demandons dans l'oraison dominicale et que saint Paul nomme si bien "l'avènement du Christ", avènement qui est aussi celui du règne de Dieu." 

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)