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BENOÎT XVI
Angelus, 12 mars 2006 (II Dimanche de Carême)
Tandis qu’ils se tenaient, stupéfaits, aux côtés du Seigneur transfiguré qui s’entretenait avec Moïse et Elie, Pierre, Jacques et Jean furent soudain enveloppés d’une nuée, dont sortit une voix qui proclama : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; écoutez-le » (Mc 9, 7).
Lorsque l’on a la grâce de faire une profonde expérience de Dieu, c’est comme si l’on vivait quelque chose d’analogue à ce qui eut lieu pour les disciples au cours de la Transfiguration : pendant quelques instants, l’on a un avant-goût de ce qui constituera la béatitude du paradis. Il s’agit en général de brèves expériences, que Dieu concède parfois, en particulier en vue d’épreuves difficiles. Toutefois, il n’est donné à personne de vivre « sur le Thabor », tant que l’on se trouve sur cette terre. En effet, l’existence humaine est un chemin de foi et, en tant que tel, avance davantage dans l’ombre que dans la lumière, non sans moments d’obscurité, mais également d’intenses ténèbres. Tant que nous nous trouvons ici-bas, notre relation avec Dieu a lieu davantage dans l’écoute que dans la vision ; et la contemplation elle-même se réalise, pourrait-on dire, les yeux fermés, grâce à la lumière intérieure allumée en nous par la Parole de Dieu.