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        Père Jacques Philippe
       (sur la paternité)
« Configuré au Christ, le prêtre devient une icône du Père : “Qui me voit voit le Père”. Il reçoit progressivement la grâce d’une paternité, qui n’a rien à voir avec une revendication de pouvoir. Tout au contraire, être père, c’est se vider de soi-même pour permettre à l’autre d’exister en plénitude … La paternité comporte deux versants indissociables. D’une part, un amour inconditionnel, une miséricorde sans limite, un accueil absolu de l’autre quelles que soient ses limites et ses défaillances. Le père a toujours un regard d’espérance sur son enfant. Il croit en l’autre, même quand celui-ci ne croit plus en lui-même. Il a une tendresse particulière pour les plus pauvres, les plus petits, les plus blessés. Il exerce une patience sans limites, fondée sur l’espérance. Il n’a pour personne un regard de mépris, de dureté ou de rejet. D’autre part, la vraie paternité implique la transmission d’une parole, d’une exigence de vérité, qui trace pour l’autre un chemin de conversion, de croissance et de vie. Être père signifie être témoin d’une Parole, d’une exigence qui n’écrase pas mais qui fait grandir et libère. Elle aide l’autre à ne pas rester enfermé dans ses ambiguïtés, ses attitudes stériles ou infantiles, ses limites dans la perception du réel. Elle encourage à reconnaître les appels de Dieu, l’appel à devenir vraiment soi-même et à y répondre avec confiance … Pour le prêtre, cet appel à devenir icône de la paternité divine est une terrible exigence. Elle requiert une conversion permanente, en particulier pour devenir de plus en plus pauvre de soi-même, de ses prétentions, de ses besoins de reconnaissance et de réussite personnelle. Elle est en même temps un immense bonheur : la joie de donner la vie, d’engendrer l’autre à l’existence véritable, celle qui ne passera jamais, la vie même de Dieu. » 

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