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père Jacques Beaudry c.s.v.(1er Dimanche de Carême. année B - 2018)
Le Carême est un temps de grâce pour découvrir et vivre la richesse de ce cadeau, de ce don de Dieu qu’est notre baptême ET les exigences qu’il comporte.
Et c’est peu à peu, à petits pas d’amour, que Jésus nous fait mieux connaitre et vivre ce trésor qui seul peut nous rendre heureux et combler notre désir d’aimer et d’être aimés…
Le Carême étant toujours un temps de conversion pour mieux gouter le bonheur de la résurrection, il est normal que l’Église commence toujours le carême avec les récits des tentations de Jésus au désert et de sa transfiguration sur le mont Thabor.
Donc Jésus commence par nous montrer comment triompher du péché, car ce sont les mêmes tentations que le malin présente aux membres de l’Église qui est le Corps du Christ (Avantages matériels – Plaisir - Pouvoir).
Puis, après le triomphe de Jésus sur le péché, l’Église nous fait contempler Jésus transfiguré, annonçant ainsi son triomphe sur la mort, qui est « le salaire du péché ». Cette anticipation de la résurrection est une invitation à réactiver toutes les forces de vie que Dieu nous offre.
-Quelle que soit l’année A, B, ou C, ce sont toujours ces deux évènements que Matthieu, Marc et Luc présentent, chacun à sa façon.
Ensuite, les thèmes varient, au cours des trois années. Mais il est à noter que c’est Luc seulement qui continue de prêcher la purification du carême, au cours de l’année C, car dans les années A (centrée sur l'Évangile de Matthieu) et B (centrée sur celui de Marc), c’est Jean qui est notre guide vers Pâques, comme il le sera, après Pâques, pour nous aider à vivre comme des ressuscités…
Alors revivons plus lentement notre carême, tel que l’Église nous le propose en cette année B et préparons-nous au sommet : la semaine sainte et la joie de Pâques…
1 Dès que Jésus est baptisé, l’Esprit le pousse au désert pour combattre le malin, ses tentations et ses œuvres, nos péchés. Ainsi, dès le début du carême, nous voyons que notre baptême nous a lancé dans la vraie guerre des étoiles, des vraies stars de Dieu, que sont les saints, contre les extra-terrestres que sont les démons. Chacun(e) de nous est appelé à devenir une de ces étoiles, de ces stars que sont les saints. Et être saint, au dire du saint curé d’Ars, c’est « être présent à Dieu présent dans l’instant présent »…, et selon saint Maximilien Kolbe, cela consiste à faire coïncider notre petite volonté avec la grande Volonté de Dieu (v = V). Voilà donc où se situe, au cours de ce carême – et tout au long de notre vie, – notre principal combat, pour lequel nous trouvons la force et les tactiques en regardant Jésus combattre, le premier dimanche du carême.
En ce premier dimanche du carême, saint Augustin nous explique pourquoi Jésus, aussitôt baptisé, a laissé l’Esprit Saint le mener au désert pour y être tenté par le diable : « Tu remarques, dit-il, que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire. » Et nous en avions bien besoin, vu que, « dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connait soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations. »
Marc, cependant, ne détaille pas ce combat de Jésus, comme le font Matthieu et Luc au chapitre 4 de leurs évangiles. Il dit simplement qu’il eut lieu « dans le désert pendant 40 jours » (Mc 1, 13). Ce chiffre 40 désigne d’abord le temps du déluge qui nettoya la terre du péché des hommes (Gn 7,4). - Puis il fait penser à la marche tumultueuse du peuple juif dans le désert pendant 40 ans, de sa sortie d’Égypte jusqu’à son entrée dans la terre promise, une fois que tous les esprits rebelles furent morts (Ex 16, 35). - Ce chiffre 40 rappelle aussi les 40 jours que Moïse passa sur le mont Sinaï pour accueillir dix paroles que Dieu lui donna pour aider le peuple à vivre heureux (Ex 24, 18 ; Dt 9, 9.18 ; 10,10). - Et ce chiffre évoque enfin le souvenir des espions qui allèrent examiner la terre de Palestine que Dieu avait promis à son peuple (Nb 13, 25 ; 14, 33-34). -- La méditation de chacun de ces quatre évènements peut nous inviter à des décisions concrètes dans notre démarche de conversion : nettoyer nos cœurs, sortir de l’esclavage du péché, reprendre les engagements de notre baptême et réfléchir aux sacrifices et aux combats que demandera la persévérance dans le bonheur de vivre comme des enfants de Dieu sur terre.
En plus d’énoncer rapidement que « satan tenta Jésus », Marc montre simplement sa victoire sur le « malin » en ajoutant que Jésus vivait paisiblement au milieu des bêtes sauvages et que les anges le servaient, présentant ainsi Jésus comme le nouvel Adam et le Messie dont avait parlé Isaïe (11, 6-9).
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