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St Jean XXIII, Carnets 

" S'il est vrai qu'au moindre acte de vertu correspond une augmentation de grâces, il doit être vrai, à l'inverse, que le fait de négliger, si peu que ce soit, ces mêmes actes, au moment où le Seigneur m'incite à les accomplir, peut me faire manquer bien des grâces sans lesquelles je ne peux rien faire, absolument rien. 
Je dois donc veiller avec soin aux plus petites occasions, et faire tout ce que je fais avec une délicatesse extrême. 
La sainteté des saints ne se fonde pas sur des faits retentissants, mais sur des petits rien qui aux yeux du monde paraissent insignifiants. 
Les trente premières années de la vie de Jésus Christ m'offrent à cet égard un enseignement plein d'exemples lumineux. Les dispositions de mon caractère, les expériences, les circonstances, m'orientent vers un travail tranquille, pacifique, à l'écart des champs de bataille, plutôt vers le combat, la polémique, la lutte. Eh bien, je ne veux pas devenir un saint en manquant un type discret de sainteté pour faire de moi une mauvaise copie des autres, qui ont un autre caractère que le mien. Mais cette disposition pacifique ne doit pas être une concession à l'amour-propre, à la facilité, à une certaine mollesse dans la pensée, dans les principes, dans le comportement. Le sourire qu'on a habituellement sur les lèvres doit cacher une lutte intérieure, parfois redoutable, contre l'égoïsme; ainsi Dieu et mon prochain auront toujours la meilleure part de moi-même."

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