587
Marthe Robin (1902-1981)
Extrait de son "journal"
22 mars 1930
“Rien dans ma vie ne ressemble à un jour lumineux. Quel étrange et douloureux changement !
Il me semble que je n’y vois plus ; mon esprit, qui s’occupait si volontiers de Dieu, ne peut se fixer nulle part ; mon cœur, d’ordinaire si brûlant d’amour, ne sent plus rien, le dégoût remplace l’ardeur qu’il avait pour le bien, la peur remplace l’allégresse, cette divine allégresse qui transporte et rend tout léger. Tout ce que je dis, tout ce que je fais, tout ce que je donne me semble perdu.
Nul, s’il n’a passé par cette épreuve, ne peut comprendre l’angoisse d’un cœur qui se trouve plongé dans les ténèbres et les doutes spirituels sans pouvoir s’en dégager, ou s’il le peut, n’est pas compris de son directeur, soit qu’il manque d’expérience, soit que Dieu ne lui accorde pas les lumières nécessaires pour connaître le triste état de cette âme, soit aussi qu’Il veuille la laisser dans le complet abandon.
L’amour obtient tout, la patience aussi...
et j’ai tout, puisque je possède Dieu...
puisque j’appartiens à Dieu !
Dieu sera avec moi toujours, quelle que soit la nuit qui m’enveloppe et, avec Dieu, j’aurai toujours et la force pour ne pas faiblir et la grâce pour profiter de cette rude épreuve. Pourtant, je l’avoue, je ne pense ni à me plaindre, ni à me décourager, tant il est vrai souvent qu’on est malheureux par comparaison.
Je compte en tout sur le secours de Dieu et j’attends en paix le temps de sa miséricorde, car il me semble qu’il ne m’affligerait pas d’une aussi terrible épreuve si elle ne devait servir à rien, si elle ne devait pas être utile à quelque chose.
Mon unique consolation au milieu de tant de peines, c’est la grâce que Dieu me fait de ne pas moins l’aimer qu’à l’ordinaire ; c’est la pensée que, loin de lui demander de me délivrer d’un si grand tourment, je suis disposée à souffrir autant jusqu’à la fin de ma vie, si tel est son bon plaisir. Je suis sa très humble servante, je m’abandonne donc à Lui de bon cœur et je le prie seulement de m’assister, afin que je ne l’offense point.”
Il me semble que je n’y vois plus ; mon esprit, qui s’occupait si volontiers de Dieu, ne peut se fixer nulle part ; mon cœur, d’ordinaire si brûlant d’amour, ne sent plus rien, le dégoût remplace l’ardeur qu’il avait pour le bien, la peur remplace l’allégresse, cette divine allégresse qui transporte et rend tout léger. Tout ce que je dis, tout ce que je fais, tout ce que je donne me semble perdu.

L’amour obtient tout, la patience aussi...
et j’ai tout, puisque je possède Dieu...
puisque j’appartiens à Dieu !
Dieu sera avec moi toujours, quelle que soit la nuit qui m’enveloppe et, avec Dieu, j’aurai toujours et la force pour ne pas faiblir et la grâce pour profiter de cette rude épreuve. Pourtant, je l’avoue, je ne pense ni à me plaindre, ni à me décourager, tant il est vrai souvent qu’on est malheureux par comparaison.
Je compte en tout sur le secours de Dieu et j’attends en paix le temps de sa miséricorde, car il me semble qu’il ne m’affligerait pas d’une aussi terrible épreuve si elle ne devait servir à rien, si elle ne devait pas être utile à quelque chose.
Mon unique consolation au milieu de tant de peines, c’est la grâce que Dieu me fait de ne pas moins l’aimer qu’à l’ordinaire ; c’est la pensée que, loin de lui demander de me délivrer d’un si grand tourment, je suis disposée à souffrir autant jusqu’à la fin de ma vie, si tel est son bon plaisir. Je suis sa très humble servante, je m’abandonne donc à Lui de bon cœur et je le prie seulement de m’assister, afin que je ne l’offense point.”
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire