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Marthe Robin (1902-1981)
Extrait de son "journal": 16 février 1930 (Dimanche)
La souffrance se fait de plus en plus lancinante et plus aiguë, et la fièvre se maintient très forte depuis quelque temps. Je me sens épuisée, usée, à bout ; mais je sais très bien que si c’est Jésus qui le veut ainsi, je puis quand même résister encore de longs mois dans cet état languissant. La fièvre, la souffrance physique et morale agissent, je crois, très efficacement et très favorablement sur mon activité spirituelle ; et depuis cette nouvelle transformation, je pense aux âmes plus fort et m’unis bien mieux à elles en Dieu, priant plus qu’avant pour toutes, et spécialement pour les âmes sacerdotales, pour les prêtres, missionnaires, religieux, ma vocation particulière, ma belle mission d’amour. Jésus ne fait rien sans utilité et tout par amour, et s’il m’envoie tous les jours de nouvelles douleurs, de plus grandes épreuves, c’est qu’il a en vue un bien que j’ignore. Vierge très pure et si belle, du sein de votre céleste gloire, aidez, je vous en supplie, votre humble petite servante à reposer amoureusement sur le Cœur de son Jésus, même si c’est la nuit, même s’il ne l’entend pas, même s’il paraît m’avoir abandonnée... Je sais qu’il est là, et quand même il ne me dit rien, il empêchera toujours que le mal me tourmente trop ou que l’angoisse se prolonge de manière à m’accabler, que la tentation me presse au point de me faire succomber... Je l’invoque et j’ai confiance qu’il viendra à temps et, tout en pleurant quelquefois et en gémissant, je continue ma tâche, ma vie de prière, ma vie de souffrance et d’immolation aimante.

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