Pages

541

ANGELUS du pape François 

29 juillet 2018 

Le pape François a prononcé avant la prière de l'Angélus, son commentaire à propos de l’Évangile de ce Dimanche, 17ème Dimanche du Temps Ordinaire de l'Année B. (cf. Jn 6,1-15) en présence d'une grande foule rassemblée place saint Pierre malgré la chaleur estivale de ce 29 juillet.

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour!
Vous êtes courageux de venir sur cette place avec tout ce soleil !
L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Jn 6,1-15) présente le récit de la multiplication des pains et des poissons. En Voyant la grande foule qui l’avait suivi sur les bords du lac de Tibériade, Jésus s’adresse à l’apôtre Philippe qui lui demande : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger? » (v. 5). Le peu d’argent que Jésus et les apôtres possèdent en effet, ne suffisait pas pour nourrir cette multitude. Et voilà que André, un autre des Douze apôtres, conduit à Jésus un enfant qui met à disposition tout ce qu’il a : cinq pains et deux poissons ; mais certainement, dit André – ce n’est rien pour cette foule ! (cf. v. 9) Le garçon est courageux ! Même lui voyait aussi toute cette foule ! Il voyait les cinq pains. Mais Il dit: - je donne ce pain à disposition ! -. Cet enfant me fait penser à nous … avec ce courage !… Les jeunes sont comme cela, ils ont du courage. Nous devons les aider à porter de l’avant ce courage.
C’est pourquoi Jésus ordonne aux disciples de faire asseoir les gens, puis il prit ces pains et ces poissons, il rendit grâce au Père et les distribua (cf. v. 11), et tous purent manger à satiété et tous ont mangé autant ce qu’ils voulaient.
Avec cette page évangélique, la liturgie nous introduit à ne pas détourner le regard de celui du Christ que nous avons vu la semaine dernière dans l’Évangile de Marc, en voyant «une grande foule, Il a eu compassion d’eux» (6, 34).

Ce jeune garçon a compris la compassion pour cette foule. La compassion l’a porté à offrir ce qu’il avait. Aujourd’hui en effet, les jeunes nous montrent une nouvelle fois que Jésus est attentif aux besoins primaires des personnes. L’épisode naît d’un situation concrète : les gens ont faim et Jésus les rejoints, et rejoint ses disciples pour que cette faim soit rassasiée. Aux foules, Jésus ne s’est pas limité à donner cela – Il a offert sa Parole, sa consolation, son salut et enfin sa vie – mais certainement, Il a fait aussi cela : Il prend soin de donner la nourriture pour le corps. Et nous, ses disciples, nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était. Seulement en écoutant les plus simples demandes des personnes et en se mettant à côté d’eux, dans des situations concrètes, existentielles, et ainsi, nous pourrons être écoutés quand il est question de valeurs supérieures.

L’amour de Dieu pour l’humanité affamée de pain, de liberté, de justice, de paix et surtout de sa grâce divine, ne vient jamais amoindri. Jésus continue même aujourd’hui à nourrir, à rendre Sa présence Vivante et consolante, et il le fait à travers nous. C’est pourquoi l’Evangile nous invite à être disponibles et à travailler. Face à cette foule, ce jeune garçon a dit « Je donne ce que j’ai … ». Face au cri de la faim – toute sorte de «faim» – de tant de frères et sœurs dans chaque partie du monde, nous ne pouvons pas rester spectateurs, détachés et bien tranquilles. L’annonce du Christ, qui est le Pain de la Vie éternelle, demande de nous un engagement généreux de solidarité pour les pauvres, les faibles, les laissés-pour-compte, les sans défense. Cette action de proximité et de charité est la meilleure vérification de la qualité de notre foi, tant au niveau personnel qu’au niveau communautaire.

Ensuite, à la fin de ce récit, quand tous furent rassasiés, Jésus dit à ses disciples de recueillir tous les morceaux qui restaient, afin que rien ne soit perdu. Je voudrais vous proposer cette phrase de Jésus :
« Rassemblez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu » (v. 12).

Je pense aux gens qui ont faim et à tout ce que nous pouvons jeter … Que chacun de nous pense :
Les restes de nourriture au déjeuner ou au dîner, que faisons-nous ? Les jetons-nous ? Non… Si tu as cette habitude, je te donne un conseil : parle avec tes grands-parents qui ont vécu l’après-guerre, et demande-leur ce qu’ils faisaient avec les restes de nourriture.

On le refait pour le lendemain ou on le donne à qui en a besoin ? Il ne faut jamais jeter ce que vous ne mangez pas. Faites un examen de conscience. Que faites vous à la maison avec le repas que vous ne mangez pas ?

Prions à la Vierge Marie, pour que le monde travaille aux programmes dédiés au développement, à l’alimentation, à la solidarité pour lutter contre la haine, les armements et la guerre.


"Ayez en mémoire l’image de ce jeune garçon courageux !
Et interrogez-vous sur l’utilisation des restes des repas ... »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire