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St Bernard
Sermons sur le Cantique des Cantiques, 61, 5
Sermons sur le Cantique des Cantiques, 61, 5
La miséricorde du Seigneur est donc la matière de mes mérites. J'en aurai toujours tant qu'il daignera avoir de la compassion pour moi. Et ils seront abondants si les miséricordes sont abondantes. Je me sens coupable de plusieurs péchés, il est vrai, mais la grâce a surabondé où le péché abondait auparavant (Rom. 5, 20). Si les miséricordes du Seigneur sont éternelles pour moi, je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur. (Ps 102, 27 et Ps 138, 1). Sera-ce ma propre justice que je célébrerai ? Non, Seigneur, je me souviendrai de votre seule justice. Car la vôtre est aussi la mienne, parce que vous êtes devenu vous-même ma propre justice. Dois-je craindre qu'une seule ne suffise pas pour deux ? Ce n'est pas ce manteau dont parle le Prophète, qui est si court que deux ne s'en peuvent couvrir (Ps 16). Votre justice est la justice éternelle (Ps. 28, 20). Qu'y a-t-il de plus long que l'Éternité ? Votre justice donc qui est éternelle et si étendue nous couvrira tous deux amplement. En moi elle couvrira la multitude de mes péchés, mais couvrira-t-elle en vous, Seigneur, des trésors de clémence, des richesses de bonté ? Ce sont ces richesses qui sont cachées pour moi dans le trou de la pierre. Que la douceur qu'elles enferment est grande et excessive ! Elles sont cachées à la vérité, mais c'est pour ceux qui périssent ; car pourquoi donner le saint aux chiens, ou les perles aux pourceaux ? Mais Dieu nous les a révélées par son Saint-Esprit. Il nous a fait entrer dans son sanctuaire par les portes de ses plaies. Quelle source de douceur n'y trouve-t-on point, qu'elle plénitude de grâces, quelle abondance de vertus.
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