2485 - Jean Paul II, Angelus du 27 février 2022)


2485

 st Jean Paul II
 (Angelus du 27 février 2022)

« Chers frères et sœurs, bonjour ! )

Dans l’Evangile de la liturgie d’aujourd’hui, Jésus nous invite à réfléchir sur notre regard et sur nos paroles. Le regard et les paroles.

Avant tout sur notre regard. Le risque que nous courrons, dit le Seigneur, est de nous concentrer pour regarder la paille dans l’œil du voisin, sans nous apercevoir de la poutre qu’il y a dans le nôtre (cf. Lc 6, 41). En d’autres termes, être très attentifs aux défauts des autres, même les petits comme une paille, et ignorer tranquillement les nôtres, en leur donnant peu d’importance. Ce que dit Jésus est vrai: nous trouvons toujours des motifs de culpabiliser les autres et de nous justifier nous-mêmes. Et souvent, nous nous plaignons des choses qui ne vont pas dans la société, dans l’Eglise, dans le monde, sans nous remettre d’abord en question et sans nous engager à nous changer d’abord nous-mêmes. Tout changement fécond, positif, doit commencer par nous-mêmes. Dans le  cas contraire, il n’y aura pas de changement. Mais — explique Jésus — ce faisant, notre regard est aveugle. Et si nous sommes aveugles, nous ne pouvons pas prétendre être des guides et des maîtres pour les autres: en effet, un aveugle ne peut pas guider un autre aveugle  (cf. v. 39).

Chers frères et sœurs, le Seigneur nous invite à purifier notre regard. Il nous demande tout d’abord de regarder en nous pour reconnaître nos pauvretés. Parce que si nous ne sommes pas capables de voir nos défauts, nous serons toujours portés à agrandir ceux des autres.  Si nous reconnaissons en revanche nos erreurs et nos pauvretés, la porte de la miséricorde s’ouvre pour nous. Et après nous être regardés à l’intérieur, Jésus nous invite à regarder les autres comme il le fait Lui — voilà le secret: regarder les autres comme il le fait Lui —, qui ne voit pas avant tout le mal, mais le bien. Dieu nous regarde ainsi: il ne voit pas en nous des erreurs irrémédiables, mais il voit des fils qui se trompent. L’optique change: elle ne se concentre pas sur les erreurs, mais sur les fils qui se trompent.  Dieu distingue toujours la personne de ses erreurs. Il sauve toujours la personne. Il croit toujours dans la personne et est toujours prêt à pardonner les erreurs. Nous savons que Dieu pardonne toujours.  Et il nous invite à faire de même: à ne pas rechercher chez les autres le mal, mais le bien.

Après le regard, Jésus nous invite aujourd’hui à réfléchir sur nos paroles. Le Seigneur explique que  «c’est du trop-plein du cœur que parle sa bouche» (v. 45). C’est vrai, on comprend immédiatement ce que quelqu’un a dans son cœur selon la façon dont il parle. Les paroles que nous utilisons expriment la personne que nous sommes. Mais parfois, nous prêtons peu d’attention à nos paroles et nous les utilisons de façon superficielle. Mais les paroles ont un poids: elles nous permettent d’exprimer des pensées et des sentiments, de donner voix aux peurs que nous avons et aux projets que nous voulons réaliser, de bénir Dieu et les autres.  Malheureusement, avec notre langue, nous pouvons toutefois aussi alimenter les préjugés et même détruire; avec la langue, nous pouvons détruire nos frères: les commérages blessent et la calomnie peut être plus tranchante qu’un couteau! Et aujourd’hui, en particulier dans le monde numérique, les paroles vont vite; mais trop souvent, elles véhiculent la colère et l’agressivité, alimentent de fausses nouvelles et profitent des peurs collectives pour répandre des idées déformées. Un diplomate, qui fut secrétaire général des Nations unies et qui reçut le prix Nobel de la paix, dit qu’«abuser des paroles équivaut à mépriser l’être humain»  (D. Hammarskjöld, Jalons, Paris, Plon 1966).

Demandons-nous alors quel genre de paroles nous utilisons: des paroles qui expriment l’attention, le respect, la compréhension, la proximité, la compassion, ou bien des paroles qui visent principalement à nous glorifier devant les autres? De plus, parlons-nous avec douceur, ou bien polluons-nous le monde en répandant du poison: en critiquant, en nous plaignant, en alimentant l’agressivité diffuse?

Que la Vierge Marie, dont Dieu a regardé l’humilité, la Vierge du silence que nous prions à présent, nous aide à purifier notre regard et nos paroles. »



2484

        Pape Paul VI
         (Message du pape Paul VI, pour le Carême 1974)
"Dans le langage imagé de son époque, saint Basile de Césarée prêchait déjà à ceux qui sont dans l’aisance : «Le pain qui demeure inutile chez vous, c’est le pain de celui qui a faim ; la tunique suspendue dans votre garde-robe, c’est la tunique de celui qui est nu ; la chaussure qui demeure inutile chez vous est celle du pauvre qui va nu-pieds ; l’argent que vous tenez enfoui, c’est l’argent du pauvre : vous commettez autant d’injustices que vous pourriez répandre de bienfaits » (Homélie VI sur Lc, XII, 18, PG XXXI, col. 275).
De telles paroles donnent à réfléchir en un temps où haine et conflits sont provoqués par l’injustice de celui qui accapare quand l’autre n’a rien, de celui qui préfère le souci de son propre lendemain à l’aujourd’hui de son prochain, de celui qui, par ignorance ou par égoïsme, refuse de se priver du superflu en faveur de ceux qui manquent du nécessaire (cf. Mater et Magistra)." (...) 
Sachez tous écouter dans notre appel un double écho : celui de la voix du Seigneur qui vous parle et vous exhorte, et celui du gémissement de l’humanité qui pleure et qui vous prie. Tous, évêques et prêtres, religieuses et religieux, laïcs adultes et enfants, à titre individuel et en communauté, nous sommes appelés à faire œuvre de partage, dans l’amour, car c’est un commandement du Seigneur."

 

2483

        pape François
           (Message pour la Journée Mondiale des Missions 2020 (18 octobre)

« La mission, "l'Église en sortie", ne constituent pas un programme à réaliser, une intention à concrétiser par un effort de volonté. C'est le Christ qui fait sortir l'Église d'elle-même. Dans la mission d'annoncer l'Évangile, vous vous mettez en mouvement parce que l'Esprit Saint vous pousse et vous porte » (Sans Jésus nous ne pouvons rien faire, LEV-Bayard, 2020, p. 23). Dieu nous aime toujours le premier et avec cet amour, il nous rencontre et nous appelle. Notre vocation personnelle provient du fait que nous sommes tous fils et filles de Dieu dans l’Eglise, sa famille, frères et sœurs dans cette charité que Jésus nous a témoignée. Tous, cependant, ont une dignité humaine fondée sur l’appel divin à être enfants de Dieu, à devenir, par le sacrement du baptême et dans la liberté de la foi, ce qu’ils sont depuis toujours dans le cœur de Dieu. 

2482 - pape François - Angélus du 14 juin 2020, en la fête du Saint-Sacrement

Paroles du pape François avant l’angélus :
Chers frères et sœurs, bonjour!
On célèbre aujourd’hui, en Italie et dans d’autres nations, la solennité du Corps et du Sang du Christ, le Corpus Domini. Dans la deuxième lecture de la liturgie d’aujourd’hui, saint Paul réveille notre foi dans ce mystère de communion (cf. 1 Co 10, 16-17). Il souligne deux effets du calice partagé et du pain rompu: l’effet mystique et l’effet communautaire.
Au début, l’apôtre dit: « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (v. 16). Ces paroles expriment l’effet mystique ou pourrait-on dire, l’effet spirituel de l’Eucharistie: il s’agit de l’union avec le Christ, qui s’offre pour le salut de tous dans le pain et le vin. Jésus est présent dans le sacrement de l’Eucharistie pour être notre nourriture, pour être assimilé et devenir en nous cette force de renouveau qui redonne de l’énergie et redonne l’envie de se remettre en chemin, après chaque arrêt ou chaque chute. Mais cela requiert notre assentiment, notre disponibilité à nous laisser transformer nous-mêmes, notre façon de penser et d’agir; sinon les célébrations eucharistiques auxquelles nous participons se réduisent à des rites vides et formels. Si souvent on va à la messe juste parce que l’on doit y aller, comme un acte social, respectueux, mais social. Mais le mystère c’est une autre chose: c’est Jésus qui vient pour nous nourrir.
Le deuxième effet est communautaire et saint Paul l’exprime par ces paroles: « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (v. 17). Il s’agit de la communion mutuelle de ceux qui participent à l’Eucharistie, au point de devenir un corps, comme le pain que l’on rompt et que l’on distribue est unique. Nous sommes communauté, nourris par le corps et par le sang du Christ. La communion au corps du Christ est un signe efficace d’unité, de communion, de partage. On ne peut pas participer à l’Eucharistie sans s’engager à une fraternité mutuelle, qui soit sincère. Mais le Seigneur sait bien que nos seules forces humaines ne suffisent pas pour cela. Et même, il sait que parmi ses disciples il y aura toujours la tentation de la rivalité, de l’envie, des préjugés, de la division … Nous connaissons tous ces choses. C’est aussi pour cela qu’il nous a laissé le Sacrement de sa Présence réelle, concrète et permanente, de façon à ce qu’en restant unis à Lui, nous puissions toujours recevoir le don de l’amour fraternel. « Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9), a dit Jésus; et c’est possible grâce à l’Eucharistie. Demeurer dans l’amitié, dans l’amour.
Ce double fruit de l’Eucharistie – le premier, l’union avec le Christ, et le second, la communion entre tous ceux qui nourrissent de Lui -, génère et renouvelle constamment la communauté chrétienne. C’est l’Église qui fait l’Eucharistie, mais ce qui est plus fondamental c’est que l’Eucharistie fait l’Église et lui permet d’être sa mission, avant même de l’accomplir. Voilà le mystère de la communion, de l’Eucharistie: recevoir Jésus pour qu’il nous transforme de l’intérieur et recevoir Jésus pour qu’il fasse de nous l’unité et non la division.
Que la Sainte Vierge nous aide à toujours accueillir avec émerveillement et gratitude le grand don que Jésus nous a faits en nous laissant le Sacrement de son corps et de son sang."

2481 - Pape François - Angélus du 7 juin 2020

« Le Cœur humain et divin de Jésus est la source où nous pouvons toujours puiser la miséricorde, le pardon, la tendresse de Dieu. Nous pouvons le faire en nous arrêtant sur un passage de l’Évangile, en entendant qu’au centre de chaque geste, de chaque parole de Jésus, au centre il y a l’amour, l’amour du Père qui a envoyé son Fils, l’amour de l’Esprit Saint qui est en nous. Et nous pouvons le faire en adorant l’Eucharistie, où cet amour est présent dans le Sacrement. Alors notre cœur aussi, peu à peu, deviendra plus patient, plus généreux, plus miséricordieux, à l’imitation du Cœur de Jésus.
Il y a une vieille prière – je l’ai apprise de ma grand-mère – qui disait ainsi : “Jésus, rends mon cœur semblable au tien”. C’est une belle prière.»

2480 - Pape François - Audience Générale - Catéchèse du 10 juin 2020

N'ayez pas peur de votre faiblesse...
"Frères et sœurs, poursuivant notre catéchèse sur la prière, nous méditons aujourd’hui sur la figure de Jacob dont la ruse était le meilleur atout. En fait, Jacob réussit à soustraire à son père Isaac la bénédiction et le droit d’aînesse destinés à son frère aîné Esaü avec qui il était en rivalité depuis l’enfance. Contraint de fuir loin de son frère, il semble réussir en tout grâce à son habileté dans les affaires. Un jour, sentant la nécessité de rentrer dans sa patrie où vivait encore Esaü, Jacob se met en route avec tous ses biens. Ici, le livre de la Genèse nous livre une page mémorable. Il s’agit du combat de Jacob avec Dieu. Seul, dans la nuit, Jacob pense à l’issue de la rencontre avec son frère avec qui les rapports sont mauvais. Et là, un inconnu le saisit et une lutte s’engage. Cet inconnu lui donne un nouveau nom, Israël et le bénit. Jacob comprend qu’il a rencontré Dieu face à face. Lutter avec Dieu est une métaphore de la prière. Cette nuit, à travers ce combat, le patriarche sort transformé. Il n’est plus l’homme stratège et calculateur. Il redécouvre son impuissance et sa fragilité. C’est dans sa vulnérabilité que Jacob reçoit la bénédiction de Dieu. Nous TOUS, NOUS AVONS UN RENDEZ-VOUS DANS LA NUIT AVEC DIEU. En luttant contre l’inconnu, nous prenons conscience de notre pauvreté. C’est en ce moment que Dieu nous donne un nom nouveau qui contient le sens de toute notre vie et la bénédiction réservée à celui qui se laisse transformer."

2479 - Pape François - Homélie du pape pour Pentecôte - 31 mai 2020)

« Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit » (1 Cor 12, 4), c’est ainsi qu’écrit l’apôtre Paul aux Corinthiens. Et il poursuit: « Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu » (vv. 5-6). Variés et le même : Saint Paul insiste à mettre ensemble deux paroles qui semblent s’opposer. Il veut nous dire que l’Esprit Saint est ce même qui met ensemble des choses variées; et que l’Eglise est née ainsi: nous, divers, unis par le même Esprit Saint.
Allons donc aux débuts de l’Eglise, au jour de la Pentecôte. Regardons les Apôtres: parmi eux il y a des gens simples, habitués à vivre du travail de leurs mains, comme les pêcheurs, et il y a Matthieu, qui avait été un percepteur d’impôts érudit. Il y a diverses provenances et divers contextes sociaux, des noms juifs et des noms grecs, des caractères doux et d’autres fougueux, des façons de voir et des sensibilités différentes. Ils étaient tous différents. Jésus ne les avait pas changés, il ne les avait pas uniformisés en en faisant des maquettes en série. Non. Il avait laissé leurs diversités et maintenant il les unit en les oignant du Saint Esprit. L’union– l’union de leurs diversités arrive grâce à l’onction. A la Pentecôte, les Apôtres comprennent la force unificatrice de l’Esprit. Ils la voient de leurs yeux quand tous, bien que parlant diverses langues, forment un seul peuple: le peuple de Dieu, façonné par l’Esprit qui tisse l’unité avec nos diversités, qui donne harmonie parce que dans l’Esprit il y a harmonie. Il est l’harmonie.
Venons-en à nous, Eglise d’aujourd’hui. Nous pouvons nous demander: « Qu’est ce qui nous unit, sur quoi se fonde notre unité? ». Parmi nous aussi, il y a des diversités, d’opinions par exemple, de choix, de sensibilité. Mais la tentation est toujours celle de vouloir défendre à tout prix nos idées, en les croyant bonnes pour tous et en étant d’accord seulement avec celui qui pense comme nous. Et c’est une mauvaise tentation qui divise. Mais c’est une foi à notre image, non pas ce que veut l’Esprit. On pourrait alors penser que nous sommes unis par les mêmes choses que nous croyons et les mêmes comportements que nous pratiquons.
Mais il y a bien plus: notre principe d’unité est le Saint Esprit. Il nous rappelle que nous sommes avant tout, enfants aimés de Dieu; tous égaux, en cela, et tous divers. L’Esprit vient à nous, avec toutes nos diversités et nos misères, pour nous dire que nous avons un seul Seigneur, Jésus, et un seul Père, et que pour cela nous sommes frères et sœurs! Repartons à partir d’ici, regardons l’Eglise comme fait l’Esprit, non pas comme fait le monde. Le monde nous voit de droite et de gauche; avec telle idéologie ou telle autre. L’Esprit nous voit à partir du Père et de Jésus. Le monde voit des conservateurs et des progressistes; l’Esprit voit des enfants de Dieu. Le regard mondain voit des structures à rendre plus efficaces; le regard spirituel voit des frères et sœurs mendiants de miséricorde. L’Esprit nous aime et connaît la place de chacun dans l’ensemble: pour lui, nous ne sommes pas des confettis emportés par le vent, mais des pièces irremplaçables de sa mosaïque.
Retournons au jour de la Pentecôte et découvrons la première œuvre de l’Eglise: l’annonce. Pourtant nous voyons que les Apôtres ne préparent pas une stratégie; quand ils étaient enfermés là, dans le Cénacle, ils ne faisaient pas de stratégie, non, ils ne préparent pas un plan pastoral. Ils auraient pu subdiviser les gens en groupes selon les divers peuples, parler premièrement aux plus proches et ensuite aux plus lointains, tout en ordre… Ils auraient aussi pu attendre un peu avant d’annoncer et, en attendant, approfondir les enseignements de Jésus, afin d’éviter les risques…Non. L’Esprit ne veut pas que le souvenir du Maître soit cultivé dans des groupes fermés, dans des cénacles où on prend goût à « faire son nid ». C’est une mauvaise maladie qui peut arriver dans l’Eglise: l’Eglise non pas comme communauté, non pas comme famille, non pas comme mère, mais un nid.
Il ouvre, relance, pousse au-delà du déjà dit et du déjà fait, il pousse au-delà des barrières d’une foi timide et prudente. Dans le monde, sans une organisation solide et une stratégie calculée, on va à la dérive. Dans l’Eglise, par contre, l’Esprit garantit l’unité à celui qui annonce. Et les Apôtres y vont: non préparés, ils se mettent en jeu, ils sortent. Un seul désir les anime: donner ce qu’ils ont reçu. Il est beau ce début de la Première Lettre de Jean: «Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi» (Jn 1, 3).
Nous parvenons finalement à comprendre quel est le secret de l’unité, le secret de l’Esprit. Le secret de l’unité dans l’Eglise, le secret de l’Esprit, c’est le don. Parce qu’il est don, il vit en se donnant et de cette façon, il nous maintient ensemble, en nous faisant participant du même don. Il est important de croire que Dieu est don, qu’il ne se comporte pas en prenant, mais en donnant. Pourquoi est-ce important? Parce que de la manière dont nous entendons Dieu, dépend notre façon d’être croyants. Si nous avons à l’esprit un Dieu qui prend, qui s’impose, nous voudrons nous aussi prendre et nous imposer: occuper des espaces, réclamer de la considération, rechercher du pouvoir.
Mais si nous avons dans le cœur Dieu qui est don, tout change. Si nous nous rendons compte que ce que nous sommes est son don, don gratuit et immérité, alors nous aussi, nous voudrons faire de la même vie un don. Et en aimant humblement, en servant gratuitement et avec joie, nous offrirons au monde la vraie image de Dieu. L’Esprit, mémoire vivante de l’Eglise, nous rappelle que nous sommes nés d’un don et que nous grandissons en nous donnant; non pas en nous conservant, mais en nous donnant.
Chers frères et sœurs, regardons-nous du dedans et demandons-nous, qu’est ce qui nous empêche de nous donner. Il existe, disons, trois ennemis du don, les principaux: trois, tapis toujours à la porte de notre cœur: le narcissisme, le fait de se poser en victime et le pessimisme.
Le narcissisme fait s’idolâtrer soi-même, il fait se complaire seulement de ses propres intérêts. Le narcissique pense: « La vie est belle si j’y gagne ». Et ainsi il arrive même à dire: « Pourquoi devrais-je me donner aux autres? ». Dans cette pandémie, combien fait malle narcissisme, le fait de se replier sur ses besoins, indifférent à ceux d’autrui, le fait de ne pas admettre ses propres fragilités et ses propres erreurs.
Mais aussi le second ennemi, le fait de se poser en victime, est dangereux. Celui qui se prend pour une victime se plaint tous les jours de son prochain: « Personne ne me comprend, personne ne m’aide, personne ne m’aime, tous sont contre moi! ». Que de fois avons-nous entendu ces lamentations! Et son cœur se ferme, pendant qu’il se demande: « Pourquoi les autres ne se donnent-ils pas à moi? ». Dans le drame que nous vivons, comme il est mauvais de se poser en victime! Penser que personne ne nous comprend et ne ressent ce que nous ressentons. Ceci est le fait de se poser en victime.
Enfin il y a le pessimisme. Ici la litanie quotidienne est: « Rien ne va bien, la société, la politique, l’Eglise… ». Le pessimiste s’en prend au monde, mais il reste inerte et pense: « De toute façon à quoi sert-il de donner? C’est inutile ». Actuellement, dans le grand effort de recommencer, combien le pessimisme est nocif, le fait de voir tout en noir, le fait de répéter que rien ne sera plus comme avant! En pensant ainsi, ce qui sûrement ne revient pas c’est l’espérance.
Parmi ces trois – l’idole narcissique du miroir, le dieu-miroir; le dieu-lamentation: « je me sens comme une personne dans les lamentations »; et le dieu-négativité: « tout est noir, tout est obscur » – nous nous trouvons en manque d’espérance et nous avons besoin d’apprécier le don de la vie, le don qu’est chacun de nous. Pour cela, nous avons besoin de l’Esprit Saint, don de Dieu, qui nous guérit du narcissisme, du fait de se poser en victime et du pessimisme, qui nous guérit du miroir, des lamentations et de l’obscurité.
Frères et sœurs prions-le:
Esprit Saint, mémoire de Dieu, ravive en nous le souvenir du don reçu.
Libère-nous de la paralysie de l’égoïsme et allume en nous le désir de servir, de faire du bien.
Parce que le pire de cette crise, c’est seulement le drame de la gâcher, en nous refermant sur nous-mêmes.
Viens, Esprit Saint: toi qui es harmonie, fais de nous des bâtisseurs d’unité; toi qui te donnes toujours, donne-nous le courage de sortir de nous-mêmes, de nous aimer et de nous aider, pour devenir une unique famille. Amen.
 

2478 - Pape François - Catéchèse sur la prière - Audience Générale du 3 juin 2020

Abraham, une nouvelle manière de concevoir la relation avec Dieu

Chers frères et soeurs, bonjour !
Il y a une voix qui résonne à l’improviste dans la vie d’Abraham. Une voix qui l’invite à entreprendre un chemin qui a un goût d’absurde : une voix qui le pousse à se déraciner de sa patrie, de ses racines familiales, pour aller vers un avenir nouveau, un avenir différent. Et tout cela fondé sur une promesse, à laquelle il faut seulement se fier. Et se fier à une promesse n’est pas facile, il faut du courage. Et Abraham a fait confiance.
La Bible ne dit rien sur le passé du premier patriarche. La logique des choses laisse entendre qu’il adorait d’autres divinités ; peut-être était-il un homme sage, habitué à scruter le ciel et les étoiles. Le Seigneur, en effet, lui promet que sa descendance sera aussi nombreuse que les étoiles parsemées dans le ciel.
Et Abraham part. Il écoute la voix de Dieu et se fie à sa parole. C’est important : il se fie à la parole de Dieu. Et son départ donne lieu à une nouvelle manière de concevoir la relation avec Dieu ; c’est pour cette raison que le patriarche Abraham est présent dans les grandes traditions spirituelles juives, chrétiennes et islamiques comme le parfait homme de Dieu, capable de se soumettre à lui, même lorsque sa volonté se révèle ardue, sinon carrément incompréhensible.
Abraham est donc l’homme de la Parole. Quand Dieu parle, l’homme devient le récepteur de cette Parole et sa vie le lieu où elle demande à s’incarner. C’est une grande nouveauté sur le chemin religieux de l’homme : la vie du croyant commence à se concevoir comme une vocation, c’est-à-dire comme un appel, comme le lieu où se réalise une promesse ; et il se meut dans le monde non pas tant sous le poids d’une énigme mais par la force de cette promesse qui se réalisera un jour. Et Abraham crut à la promesse de Dieu. Il a cru et il est parti, sans savoir où il allait – selon ce que dit la lettre aux Hébreux (cf. 11,8). Mais il a fait confiance.
En lisant le livre de la Genèse, nous découvrons comment Abraham a vécu la prière dans une fidélité continuelle à cette Parole qui faisait périodiquement surface sur son chemin. En résumé, nous pouvons dire que, dans la vie d’Abraham, la foi se fait histoire. La foi se fait histoire. Ou plutôt, par sa vie, par son exemple, Abraham nous enseigne ce chemin, cette route sur laquelle la foi se fait histoire. Dieu n’est plus seulement vu dans les phénomènes cosmiques, comme un Dieu lointain, qui peut inspirer la terreur. Le Dieu d’Abraham devient « mon Dieu », le Dieu de mon histoire personnelle, qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas ; le Dieu de mes jours, le compagnon de mes aventures ; le Dieu Providence. Je me demande et je vous demande : et nous, avons-nous cette expérience de Dieu ? « Mon Dieu », le Dieu qui m’accompagne, le Dieu de mon histoire personnelle, le Dieu qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas, le Dieu de mes jours ? Avons-nous cette expérience ? Réfléchissons-y un peu. 
L’un des textes les plus originaux de l’histoire de la spiritualité, le Mémorial de Blaise Pascal, témoigne aussi de cette expérience d’Abraham. Il commence ainsi : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, et non des philosophes et des sages. Certitude, certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de Jésus-Christ ». Ce mémorial, écrit sur un petit parchemin, et trouvé après sa mort cousu à l’intérieur d’un vêtement du philosophe, exprime non pas une réflexion intellectuelle qu’un homme sage comme lui peut concevoir sur Dieu, mais la sensation vive, expérimentale, de sa présence. Pascal note jusqu’au moment précis où il ressentit cette réalité, l’ayant enfin rencontrée : le soir du 23 novembre 1654. Ce n’est pas un Dieu abstrait ni le Dieu cosmique, non. C’est le Dieu d’une personne, d’un appel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu qui est une certitude, qui est un sentiment, qui est joie. 
« La prière d’Abraham s’exprime avant tout par des actions : homme du silence, à chaque étape il construit un autel au Seigneur » (Catéchisme de l’Église catholique, 2570). Abraham n’édifie pas un temple, mais il dissémine le chemin de pierres qui rappellent le passage de Dieu. Un Dieu surprenant, comme quand il lui rend visite à travers les figures des trois hôtes qu’ils accueillent, avec Sarah, pleins d’attentions, et qui leur annoncent la naissance de leur fils Isaac (cf. Gn 18, 1-15). Abraham avait cent ans et sa femme quatre-vingt-dix, plus ou moins. Et ils crurent, ils firent confiance à Dieu. Et Sarah, sa femme, conçut. À cet âge-là ! Voilà le Dieu d’Abraham, notre Dieu, qui nous accompagne. Ainsi, Abraham devient familier de Dieu, capable même de discuter avec lui, mais toujours fidèle. Il parle avec Dieu et il discute. Jusqu’à l’épreuve suprême, quand Dieu lui demande de sacrifier son propre fils Isaac, l’enfant de sa vieillesse, son unique héritier. Là, Abraham vit sa foi comme un drame, comme un chemin à tâtons dans la nuit, sous un ciel cette fois privé d’étoiles. Et cela nous arrive aussi bien souvent à nous, de marcher dans la nuit mais avec la foi. Dieu lui-même arrêtera la main d’Abraham, déjà prête à frapper, parce qu’il a vu sa disponibilité vraiment totale (cf. Gn 22, 1-19). 
Frères et soeurs, apprenons d’Abraham, apprenons à prier avec foi : écouter le Seigneur, marcher, dialoguer jusqu’à discuter. N’ayons pas peur de discuter avec Dieu ! Je vais même dire quelque chose qui peut sembler une hérésie. J’ai très souvent entendu des gens me dire : « Vous savez, il m’est arrivé ceci et je me suis mis en colère contre Dieu. – Tu as eu le courage de te mettre en colère contre Dieu ? – Oui, je me suis mis en colère. – Mais c’est une forme de prière ! ». Parce que seul un fils est capable de se mettre en colère contre son papa et ensuite de le rencontrer à nouveau. Apprenons d’Abraham à prier avec foi, à dialoguer, à discuter, mais toujours disposés à accueillir la parole de Dieu et à la mettre en pratique. Avec Dieu, apprenons à parler comme un fils avec son papa : l’écouter, répondre, discuter. Mais transparent, comme un fils avec son papa. C’est ainsi qu’Abraham nous apprend à prier. Merci.

2477 - pape François - Lettre aux prêtres - 31 mai 2020, en la solennité de Pentecôte

Cher frères,
En ce Temps pascal, je pensais vous rencontrer et célébrer avec vous la messe chrismale. Comme une célébration diocésaine n’est pas possible, je vous écris cette lettre. La nouvelle phase, nous commençons requiert sagesse, prévoyance et engagement commun, afin que tous les efforts et les sacrifices consentis jusqu’à présent ne soient pas vains.
Pendant cette période de pandémie, beaucoup d’entre vous ont partagé avec moi, par courriel ou par téléphone, ce que signifiait cette situation inattendue et déconcertante. Ainsi, sans pouvoir sortir ou avoir un contact direct, vous m’avez permis de connaître «de première main» ce que vous étiez en train de vivre. Ce partage a nourri ma prière, dans de nombreux cas pour remercier du témoignage courageux et généreux que j’ai reçu de vous; dans d’autres, c’était une supplication et une intercession confiante dans le Seigneur qui tend toujours la main (cf. Mt 14, 31). S’il était nécessaire de maintenir la distanciation sociale, cela n’a pas empêché de renforcer le sentiment d’appartenance, de communion et de mission qui nous a aidés à faire en sorte que la charité, en particulier avec les personnes et les communautés les plus défavorisées, ne soit pas mise en quarantaine. J’ai pu constater, dans ces dialogues sincères, que la distance nécessaire n’était pas synonyme de repliement ou de fermeture sur soi qui anesthésie, endort et éteint la mission.
Encouragé par ces échanges, je vous écris car je veux être plus proche de vous pour accompagner, partager et confirmer votre chemin. L’espérance dépend aussi de nous et exige que nous nous aidions à la maintenir vivante et active; cette espérance contagieuse qui se cultive et se fortifie par la rencontre des autres et qui, en tant que don et tâche, nous est donnée pour construire la nouvelle « normalité » que nous désirons tant.
Je vous écris en regardant la première communauté apostolique, qui a également connu des moments de confinement, d’isolement, de peur et d’incertitude. Cinquante jours se sont écoulés entre l’immobilité, la fermeture et l’annonce naissante qui allait changer leur vie pour toujours. Alors que, par peur, les portes de l’endroit où ils se trouvaient étaient fermées, les disciples ont été surpris par Jésus qui « se tint au milieu et leur dit: « La paix soit avec vous! ». Cela dit, il leur montra ses mains et son côté. Et les disciples se réjouirent à la vue du Seigneur. Jésus leur dit encore: « La paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie aussi. » Ceci dit, il souffla et il leur dit: « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-22). Nous aussi, laissons-nous surprendre!
« Alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par peur » (Jn 20,19)
Aujourd’hui comme hier, nous sentons que « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (Gaudium et spes, 1). Comme nous savons bien tout cela! Nous avons tous entendu les chiffres et les pourcentages qui nous ont assaillis jour après jour; nous avons touché du doigt la douleur de notre peuple. Ce qui est arrivé n’était pas loin: les statistiques avaient des noms, des visages, des histoires partagées. En tant que communauté sacerdotale, nous n’avons pas été étrangers à cette réalité et nous ne sommes pas restés à la regarder par la fenêtre; trempés par la tempête qui faisait rage, vous vous êtes ingéniés à être présents et à accompagner vos communautés: vous avez vu arriver le loup et vous n’avez pas fui ni n’avez abandonné le troupeau (cf. Jn 10, 12-13).
Nous avons subi la perte soudaine de membres de nos familles, de voisins, d’amis, de paroissiens, de confesseurs, de points de référence pour notre foi. Nous avons vu les visages désolés de ceux qui n’ont pas pu être proches et dire adieu à leurs proches au cours de leurs dernières heures. Nous avons vu la souffrance et l’impuissance d’agents de santé qui, exténués, se sont épuisés en des journées de travail interminables, soucieux de satisfaire tant de demandes. Nous avons tous ressenti l’insécurité et la peur des travailleurs et des bénévoles qui s’exposaient quotidiennement pour que les services essentiels soient assurés; et aussi pour accompagner et soigner ceux qui, du fait de leur exclusion et de leur vulnérabilité, souffraient encore plus des conséquences de cette pandémie. Nous avons entendu et vu les difficultés et les désagréments du confinement social: solitude et isolement surtout des personnes âgées; anxiété, angoisse et sentiment de non-protection face à l’incertitude liée à l’emploi et au logement; violence et détérioration des relations. La peur ancestrale de la contagion est revenue frapper avec force. Nous avons également partagé les préoccupations inquiétantes de familles entières qui ne savent pas quoi mettre dans l’assiette la semaine prochaine.
Nous avons fait l’expérience de notre propre vulnérabilité et de notre impuissance. Tout comme le four teste les vases du potier, nous avons été éprouvés (cf. Siracide 27, 5). Abasourdis par tout ce qui se passait, nous avons ressenti de manière amplifiée la précarité de notre vie et de nos engagements apostoliques. L’imprévisibilité de la situation a mis en évidence notre incapacité à vivre ensemble et à faire face à l’inconnu, à ce que nous ne pouvons ni gouverner ni contrôler et, comme tout le monde, nous nous sentions confus, effrayés, sans défense. Nous vivons également cette colère saine et nécessaire qui nous pousse à ne pas baisser les bras face aux injustices et qui nous rappelle que nous avons été rêvés pour la vie. Comme Nicodème, de nuit, surpris parce que « le vent souffle où il veut et que vous entendez sa voix, mais vous ne savez pas d’où il vient ni où il va », nous nous sommes demandé: « Comment cela peut-il arriver? »; et Jésus nous a répondu: « Tu es un maître en Israël et tu ne sais pas ces choses? » (Cf. Jn 3,8 à 10).
La complexité de ce à quoi il fallait faire face ne tolérait pas des recettes ou des réponses de manuel; cela exigeait bien plus que de faciles exhortations ou des discours édifiants, incapables de s’enraciner et d’assumer consciemment tout ce que la vie concrète exigeait de nous. La douleur de notre peuple nous a faisait mal, ses incertitudes nous affectaient, notre fragilité commune nous dépouillait de toute fausse complaisance idéaliste ou spiritualiste, ainsi que de toute tentative de fuite puritaine. Personne n’est étranger à tout ce qui se passe. Nous pouvons dire que nous avons vécu communautairement l’heure des larmes du Seigneur: nous avons pleuré devant le tombeau de l’ami Lazare (cf. Jn 11, 35), devant la fermeture de son peuple (cf. Lc 13, 14; 19, 41), dans la nuit obscure de Gethsémani (cf. Mc 14, 32-42; Lc 22, 44). C’est aussi l’heure des pleurs du disciple devant le mystère de la Croix et du mal qui frappe tant d’innocents. C’est le cri amer de Pierre après le reniement (cf. Lc 22, 62), celui de Marie Madeleine devant le tombeau (cf. Jn 20, 11).
Nous savons que dans de telles circonstances, il n’est pas facile de trouver la route à parcourir, et il ne manquera pas non plus de voix pour dire tout ce qui aurait pu être fait face à cette réalité inconnue. Nos façons habituelles de nouer des relations, d’organiser, de célébrer, de prier, de convoquer et même d’affronter les conflits ont été modifiées et remises en question par une présence invisible qui a transformé notre vie quotidienne en adversité. Ce n’est pas seulement une affaire individuelle, familiale, d’un groupe social spécifique ou d’un pays. Les caractéristiques du virus font disparaître la logique par laquelle nous étions habitués à diviser ou classer la réalité. La pandémie ne connaît pas d’adjectifs, de frontières et personne ne peut penser à s’en sortir seul. Nous sommes tous frappés et impliqués.
Le discours d’une société prophylactique, imperturbable et toujours prête à une consommation indéfinie a été remis en question, révélant un manque d’immunité culturelle et spirituelle face aux conflits. Une série d’interrogations et de problèmes anciens et nouveaux (que de nombreuses régions considéraient comme dépassés et considéraient comme des choses du passé) ont occupé l’horizon et l’attention. Des questions auxquelles on ne répondra pas simplement par la réouverture des différentes activités; il sera plutôt indispensable de développer une écoute attentive mais pleine d’espérance, sereine mais tenace, constante mais pas anxieuse, qui puisse préparer et aplanir les voies que le Seigneur nous appelle à parcourir (cf. Mc 1,2-3). Nous savons que des tribulations et des expériences douloureuses on ne sort pas comme avant. Nous devons être vigilants et attentifs. Le Seigneur lui-même, à son heure cruciale, a prié pour cela: « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais que tu les garde du Malin » (Jn 17,15). Exposés et frappés personnellement et communautairement dans notre vulnérabilité et notre fragilité et dans nos limites, nous courons le grave risque de nous retirer et de « ruminer » la désolation que la pandémie nous présente, ainsi que de nous exaspérer dans un optimisme illimité, incapable d’accepter la dimension réelle des événements (cf. Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 226-228).
Les heures de tribulations remettent en question notre capacité à discerner pour découvrir quelles tentations menacent de nous piéger dans une atmosphère de perplexité et de confusion, puis nous font tomber dans une tendance qui empêchera nos communautés de promouvoir la vie nouvelle que le Seigneur ressuscité veut nous donner. Il y a différentes tentations, typiques de ce temps, qui peuvent nous aveugler et nous faire cultiver certains sentiments et attitudes qui ne permettent pas à l’espérance de stimuler notre créativité, notre ingéniosité et notre capacité à réagir. Depuis la volonté d’assumer honnêtement la gravité de la situation, mais en cherchant à la résoudre uniquement par des activités de substitution ou palliatives en attendant que tout redevienne « normal », en ignorant les blessures profondes et le nombre de personnes tombées entre-temps; jusqu’à demeurer plongés dans une certaine nostalgie paralysante du passé récent qui nous fait dire « rien ne sera plus comme avant » et qui nous rend incapables d’inviter les autres à rêver et à développer de nouvelles routes et de nouveaux styles de vie.
« Jésus vint, et il se tint au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! » » (Jn 20,19-21).
Le Seigneur n’a pas choisi ni cherché une situation idéale pour faire irruption dans la vie de ses disciples. Nous aurions certainement préféré que tout ce qui s’est passé ne se soit pas produit, mais c’est arrivé; et comme les disciples d’Emmaüs, nous pouvons aussi continuer à murmurer attristés au long de la route (cf. Lc 24, 13-21). En se présentant au Cénacle, les portes closes, au milieu de l’isolement, de la peur et de l’insécurité dans lesquels ils vivaient, le Seigneur a su transformer toute logique et donner un nouveau sens à l’histoire et aux événements. Chaque époque est adapté à l’annonce de la paix, aucune circonstance n’est privée de sa grâce. Sa présence au milieu du confinement et des absences forcées annonce, pour les disciples d’hier comme pour nous aujourd’hui, un jour nouveau capable de remettre en question l’immobilité et la résignation et de mobiliser tous les dons au service de la communauté. Par sa présence, le confinement est devenu fécond, donnant vie à la nouvelle communauté apostolique.
Disons-le avec confiance et sans peur: « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). Ne craignons pas les scénarios complexes dans lesquels nous vivons parce que là, au milieu de nous, il y a le Seigneur; Dieu a toujours accompli le miracle de produire de bons fruits (cf. Jn 15, 5). La joie chrétienne naît précisément de cette certitude. Au milieu des contradictions et de l’incompréhensible que nous devons affronter chaque jour, submergés et même étourdis par tant de paroles et de connexions, la voix du Ressuscité se cache en nous disant: « La paix soit avec vous! ».
C’est réconfortant de prendre l’Évangile et de contempler Jésus au milieu de son peuple, alors qu’il accueille et embrasse la vie et les personnes comme elles se présentent. Ses gestes incarnent le beau chant de Marie: « Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. » (Lc 1,51-52). Il a lui-même offert ses mains et son côté blessé comme un chemin de résurrection. Il ne cache ni ne dissimule ses plaies; au contraire, il invite Thomas à toucher de sa main comment un côté blessé peut être source de vie en abondance (cf. Jn 20,27-29).
À différentes occasions, en tant qu’accompagnateur spirituel, j’ai être témoin du fait que « la personne qui voit les choses telles qu’elles sont réellement, se laisse transpercer par la douleur et pleure dans son cœur, est capable d’atteindre les profondeurs de la vie et d’être vraiment heureuse. Cette personne est consolée, mais par la consolation de Jésus et non par celle du monde. Ainsi, elle peut avoir le courage de partager la souffrance des autres et d’arrêter de fuir les situations douloureuses. De cette façon, elle découvre que la vie prend son sens quand on aide un autre dans sa douleur, quand on comprend l’angoisse des autres, quand on soulage les autres. Cette personne sent que l’autre est chair de sa chair, il n’a pas peur de s’approcher jusqu’à toucher sa blessure, avoir de la compassion jusqu’à éprouver que les distances s’annulent. Ainsi, il est possible d’accepter cette exhortation de saint Paul: « Pleurez avec ceux qui pleurent » (Rm 12, 15). Savoir pleurer avec les autres, voilà la sainteté »(Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 76).
De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. » (Jn 20,21-22).
Chers frères, en tant que communauté sacerdotale, nous sommes appelés à annoncer et à prophétiser l’avenir, comme la sentinelle qui annonce l’aube qui annonce un nouveau jour (cf. Is 21,11): ou ce sera quelque chose de nouveau, ou ce sera plus, beaucoup plus plus et pire que d’habitude. La résurrection n’est pas seulement un événement historique du passé à commémorer et à célébrer; c’est plus, beaucoup plus: c’est l’annonce du salut d’un temps nouveau qui résonne et qui perce déjà aujourd’hui: « En ce moment, il germe, ne vous en rendez-vous pas compte? » (Is 43,19); c’est l’advenir que le Seigneur nous appelle à construire. La foi nous permet une imagination réaliste et créative, capable d’abandonner la logique de la répétition, de la substitution ou de la conservation; elle nous invite à instaurer un temps toujours nouveau: le temps du Seigneur. Si une présence invisible, silencieuse, expansive et virale nous a mis en crise et nous a choqués, laissons cette autre Présence discrète, respectueuse et non invasive nous appeler à nouveau et nous enseigner à ne pas avoir peur d’affronter la réalité. Si une présence impalpable a pu perturber et renverser les priorités et les agendas mondiaux apparemment immuables qui suffoquent et dévastent nos communautés et notre soeur la terre, ne craignons pas que ce soit la présence du Ressuscité qui trace notre chemin, ouvre des horizons et nous donne le courage de vivre ce moment historique et singulier. Une poignée d’hommes apeurés a pu lancer un nouveau courant, une annonce vivante du Dieu avec nous. N’ayez pas peur! « La force du témoignage des saints réside dans le fait de vivre les Béatitudes et la règle de conduite du jugement final » (Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 109).
Laissons-nous encore une fois surprendre par le Ressuscité. Que ce soit Lui, de son côté blessé, signe de la dureté et de l’injustice de la réalité, qui nous pousse à ne pas tourner le dos à la dure et difficile réalité de nos frères. Que ce soit Lui qui nous enseigne à accompagner, panser et panser les blessures de notre peuple, non pas avec crainte mais avec l’audace et la prodigalité évangélique de la multiplication des pains (cf. Mt 14,15-21); avec le courage, la sollicitude et la responsabilité du Samaritain (cf. Lc 10, 33-35); avec la joie et la fête du berger pour sa brebis retrouvée (cf. Lc 15, 4-6); avec l’étreinte réconciliante du père qui connaît le pardon (cf. Lc 15, 20); avec la piété, la délicatesse et la tendresse de Marie de Béthanie (cf. Jn 12, 1-3); avec la mansuétude, la patience et l’intelligence des disciples missionnaires du Seigneur (cf. Mt 10, 16-23). Que ce soient les mains blessées du Ressuscité qui réconfortent nos peines, suscitent notre espérance et nous poussent à rechercher le Royaume de Dieu au-delà de nos refuges habituels.
Laissons-nous aussi surprendre par notre peuple fidèle et simple, souvent éprouvé et déchiré, mais aussi visité par la miséricorde du Seigneur. Que ce peuple nous apprenne à façonner et à tremper notre cœur de bergers par la douceur et la compassion, avec l’humilité et la magnanimité d’une résistance active, solidaire, patiente et courageuse, qui ne reste pas indifférente, mais dément et démasque tout scepticisme et tout fatalisme. Combien il y a à apprendre de la force du Peuple de Dieu fidèle qui trouve toujours des moyens d’aider et d’accompagner ceux qui sont tombés! La résurrection c’est l’annonce que les choses peuvent changer. Faisons que ce soit la Pâque, qui ne connaît pas de frontières, qui nous conduise de manière créative dans des endroits où l’espérance et la vie luttent, où la souffrance et la douleur deviennent un espace propice à la corruption et à la spéculation, où l’agression et la violence semblent être la seule issue.
En tant que prêtres, fils et membres d’un peuple sacerdotal, c’est à nous de prendre la responsabilité de l’avenir et de le projeter comme des frères. Nous plaçons notre fragilité, la fragilité de notre peuple, celle de toute l’humanité, entre les mains blessées du Seigneur, comme une offrande sainte. C’est le Seigneur Celui qui nous transforme, qui se sert de nous comme du pain, prend notre vie dans ses mains, nous bénit, nous rompt et nous partage et nous donne à son peuple. Et avec humilité, laissons-nous oindre par les paroles de Paul pour qu’elles se répandent comme de l’huile parfumée dans les différents coins de notre ville et réveillent ainsi l’espérance discrète que beaucoup – tacitement – gardent dans leur cœur: « Nous sommes troublés de tous côtés, mais pas écrasés; nous sommes bouleversés, mais pas désespérés; persécutés, mais pas abandonnés; affectés, mais pas tués, portant toujours la mort de Jésus dans notre corps, en sorte que même la vie de Jésus peut se manifester dans notre corps » (2 Co 4, 8-10). Nous participons avec Jésus à sa passion, notre passion, pour vivre aussi avec lui la force de la résurrection: la certitude de l’amour de Dieu capable d’émouvoir les entrailles et de faire sortir au carrefour des rues pour partager « la Bonne Nouvelle avec les pauvres, pour annoncer la libération aux prisonniers et la vue aux aveugles, donner la liberté aux opprimés et proclamer une année de grâce du Seigneur » (cf. Lc 4, 18-19), avec la joie que tous puissent participer activement avec leur dignité d’enfants du Dieu vivant.
Toutes ces choses, que j’ai pensées et ressenties en cette période de pandémie, je veux les partager fraternellement avec vous, afin qu’elles nous aident sur le chemin de la louange du Seigneur et du service de nos frères. J’espère qu’elles nous soient utiles à tous pour « aimer et servir davantage ».
Que le Seigneur Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous protège. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.
 Fraternellement, François 

2476 - pape François - Message du 30 mai 2020 (lors de la veillée mondiale pour l'unité des chrétiens promue par "Charis")

Lorsque la fête de la Pentecôte fut arrivée, tous les croyants étaient réunis en un seul lieu. C’est ainsi que commence le deuxième chapitre du livre des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre. Aujourd’hui encore, grâce aux progrès techniques, nous sommes réunis, des croyants de différentes parties du monde, à la veille de la Pentecôte.
Le récit continue: « Soudain, un grand bruit qui venait du ciel, comme un vent fort, résonna dans toute la maison où ils étaient. Et ils leur apparurent comme des langues de feu, réparties sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint » (vv. 2-4).
L’Esprit se pose sur chacun des disciples, sur chacun de nous. L’Esprit
promis par Jésus vient renouveler, convertir, guérir chacun de nous. Il vient pour guérir les peurs – combien de peurs nous avons! -, les insécurités; il vient guérir nos blessures, les blessures que nous nous faisons aussi les uns aux autres; et il vient pour faire de nous des disciples, des disciples missionnaires, témoins pleins du courage, de l’audace apostolique, nécessaires à la prédication de l’Évangile de Jésus, comme nous lisons qu’il est arrivé aux disciples dans les versets suivants.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin que le Père nous envoie le l’Esprit Saint. Dans le premier chapitre des Actes des Apôtres, Jésus dit à ses disciples: « Attendez l’accomplissement de la promesse que mon Père vous a faites et dont je vous ai parlé. Il est vrai que Jean a baptisé avec l’eau, mais dans quelques jours, vous serez baptisé dans l’Esprit Saint » (v. 4). Et, au verset 8, il leur dit: « Quand l’Esprit viendra sur vous, vous recevrez de la puissance et vous sortirez pour rendre témoignage de moi en Jérusalem, dans toute la région de Judée et en Samarie et même dans les parties les plus éloignées de la Terre ».
Témoignage de Jésus. C’est à ce témoignage que le Saint-Esprit nous conduit. Aujourd’hui, le monde souffre, il est blessé; nous vivons dans un monde très blessé et qui souffre, en particulier dans les plus pauvres, qui sont mis à l’écart, alors que toutes nos sécurités humaines ont disparu, le monde a besoin
que nous lui donnions Jésus. Il a besoin de notre témoignage de l’Évangile, l’Évangile de Jésus. Ce témoignage nous ne pouvons le donner qu’avec la force de l’Esprit Saint.

Nous avons besoin de l’Esprit pour nous donner des yeux nouveaux, ouvrir notre esprit et notre cœur pour affronter ce moment et l’avenir avec la leçon apprise: nous sommes une seule humanité. Ne nous nous sauvons pas seuls. Personne ne se sauve tout seul. Personne. Saint Paul dit dans l’épître aux Galates: « Peu importe d’être juif ou grec, esclave ou libre, homme ou femme, car tous unis au Christ, nous sommes un, un seul corps » (cf. 3, 28), rassemblés par la force de l’Esprit Saint. Par ce baptême dans l’Esprit Saint que Jésus annonce. Nous le savons, nous le savions, mais cette pandémie que nous vivons nous en a fait faire l’expérience d’une manière beaucoup plus dramatique.
Nous avons devant nous le devoir de construire une nouvelle réalité. Le Seigneur le fera; nous, nous pouvons y collaborer: « Je fais toutes choses nouvelles », dit-il (Ap 21,5).
Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons plus continuer à faire ce que nous faisions ni de la façon dont nous le faisions. Non, tout sera différent. Toute la souffrance aura été inutile si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, pas de nom,
mais en réalité, une réalité qui nous conduise à une conduite chrétienne. Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain.
On sort des grandes épreuves de l’humanité, dont la pandémie, meilleur ou pire. On n’en sort pas pareil.
Je vous le demande: « Comment voulez-vous en sortir? Meilleurs ou pires? Et c’est pourquoi aujourd’hui nous nous ouvrons à l’Esprit Saint pour que ce soit Lui qui change nos cœurs et nous aide à en sortir meilleurs.
Si nous ne vivons pas pour être jugés selon ce que Jésus nous dit – « Parce que j’avais faim et ils m’ont donné à manger, j’ai été prisonnier et ils m’ont rendu visite, étranger et ils m’ont accueilli » (cf. Mt 25, 35-36) -, nous n’en sortirons pas meilleurs.
Et c’est la tâche de tous, de nous tous. Et aussi de vous, de CHARIS, qui êtes les charismatiques unis. 
Le troisième document de Malines, écrit dans les années 1970 par le cardinal Suenens et Dom Helder Camara, qui s’appelle: « Renouveau charismatique et service de l’homme », indique ce chemin à ce courant de grâce. Soyez fidèles à cet appel de l’Esprit Saint! 
Me reviennent maintenant en mémoire ces paroles prophétiques de Jean XXIII quand il annonce le concile Vatican II et que le Renouveau charismatique chérit spécialement:« Que l’Esprit divin daigne écouter de la manière la plus consolante la prière qui monte vers Lui de tous les coins de la Terre: Renouvelle en notre époque, comme en une nouvelle Pentecôte, tes merveilles, et accorde à ton Eglise, d’être, d’une même coeur, assidue à la prière avec Marie, Mère de Jésus, et sous la conduite de Pierre, de faire grandir le royaume du Divin Sauveur, royaume de vérité et de justice, royaume d’amour et de paix ».
Je vous souhaite à tous dans cette veillée la consolation de l’Esprit Saint. Et la force de l’Esprit Saint pour sortir de ce moment de douleur, de tristesse et d’épreuve qu’est la pandémie pour en sortir meilleurs
Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Mère prenne soin de vous.  

2475 - Neuvaine au Saint-Esprit (à faire entre l'Ascension et Pentecôte)

Entre le temps de l’Ascension et de la Pentecôte, l’Eglise, en prière avec la Vierge Marie et les Apôtres, invite chaque fidèle à invoquer plus spécialement l’Esprit-Saint. La Sainte Écriture atteste que, durant les neuf jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, les Apôtres « d’un seul cœur participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus » (Actes 1, 14), en attendant d’être « revêtus d’une force venue d’en haut » (Luc 24, 49). N’ayons pas peur de saisir les grandes grâces qui nous sont offertes en faisant cette neuvaine de Saint Alphonse de Liguori. 
Premier jour : Pour demander le don de Crainte de Dieu
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de votre Crainte, afin qu’elle me serve de frein pour ne jamais retomber dans mes fautes passées, dont je demande mille fois pardon.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Deuxième jour : Pour demander le don de Piété
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de Piété, afin que je puisse à l’avenir vous servir avec plus de ferveur, suivre avec plus de promptitude vos saintes inspirations, et observer plus exactement vos divins préceptes.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Troisième jour : Pour demander le don de Science
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de Science, afin que je puisse bien connaître les choses de Dieu, et qu’éclairé par vos saintes instructions, je marche, sans jamais dévier, dans la voie de mon salut éternel.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Quatrième jour : Pour demander le don de Force
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de Force, afin que je puisse surmonter courageusement toutes les attaques du démon et tous les dangers du monde, qui s’opposent au salut de mon âme.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Cinquième jour : Pour demander Le don de Conseil
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de Conseil, afin que je puisse bien choisir tout ce qui est le plus convenable à mon avancement spirituel et découvrir tous les pièges et toutes les ruses de l’esprit tentateur.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Sixième jour : Pour demander le don d’Intelligence
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don d’Intelligence, afin que je puisse bien entendre les divins mystères, et, par la contemplation des choses célestes, détacher mes pensées et mes affections de toutes les vanités de ce misérable monde.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Septième jour : Pour demander le don de Sagesse
Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous aime comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rend de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de Sagesse, afin que je puisse bien diriger toutes mes actions, en les rapportant à Dieu comme à ma fin dernière, de sorte qu’en l’aimant et en le servant comme je le dois en cette vie, j’ai le bonheur de la posséder éternellement en l’autre.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Huitième jour : Humble supplication
Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Lumière des cœurs, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence ; je vous adore avec la plus profonde soumission et je répète mille fois, avec les Séraphins qui se tiennent devant votre trône : « Saint ! Saint ! Saint ! ». Je crois fermement que vous êtes éternel, procédant du Père et du Fils. J’espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d’amour ! je vous aime plus que tout ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tout amour ; et puisque, insensible à vos sainte inspirations, j’ai eu l’ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir attristé, ô Amour infini.
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri. 
Neuvième jour : Offrande et invocations
Je vous offre mon cœur, tout froid qu’il est, et je vous supplie d’y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de ces iniquités. Vous qui avez rempli d’immenses grâces l’âme de la Bienheureuse Vierge Marie, et enflammé d’un saint Zèle les Cœurs des Apôtres, daignez aussi embraser mon cœur. - Vinum non habent. Que la Bienheureuse Vierge Marie qui a obtenu le vin de l’Amour infini, nous obtienne le vin de l’Amour infini, qui enivra d’extases les Apôtres le saint jour de la Pentecôte. Que le Saint-Esprit, par Marie, suscite de nouveaux apôtres enivrés de l’amour de Jésus-Christ. Vous êtes un Esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits ; vous êtes un Feu, allumez en moi le feu de votre amour ; vous êtes une lumière, faites-moi connaître les choses éternelles ; vous êtes une Colombe, donnez-moi des mœurs pures ; vous êtes un Souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi mes passions ; vous êtes une Langue, enseignez-moi la manière de vous louer sans cesse ; vous êtes une Nuée, couvrez-moi de l’ombre de votre protection. Auteur de tous les dons célestes, ah ! Je vous en conjure, vivifiez-moi par votre grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer et de vous aimer, d’abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le Ciel durant l’éternité. - Ainsi soit-il !
Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.
 
 

2474 - Prière de Saint Thomas d'Aquin (Ô vous qui m'aimez tant)

"O vous qui m’aimez tant, Jésus, Dieu caché, mais véritablement présent sur cet autel, écoutez-moi, je vous implore.
Que votre bon plaisir soit mon plaisir, ma passion, mon amour ! Donnez-moi de le chercher, de le trouver, de l’accomplir. Montrez-moi vos chemins, indiquez-moi vos sentiers. Vous avez vos desseins sur moi, dites-les moi bien, et donnez-moi de les suivre, jusqu’à ce que, par votre grâce, le salut de mon âme soit assuré. Qu’indifférent à tout ce qui se passe, et ne voulant voir que vous, j’aime tout ce qui est à vous, mais vous surtout, mon Dieu ! Rendez-moi amère toute joie qui n’est pas de vous, impossible tout désir hors de vous ; délicieux tout travail fait pour vous, insupportable tout repos qui n’est pas en vous. Que ma vie, ô bon Jésus, ne soit qu’un acte d’amour vers vous. Ainsi soit-il."
 

2473

        Prières
           ( prière tirée d'un texte de Reinhold Niebuhr (1892–1971), citée dans une homélie du père Roger Hébert  le 16 mai 2020 et adaptée par lui)
« Seigneur, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. » 
« Seigneur, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne sont pas essentielles, le courage de ne jamais transiger sur l’essentiel, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. »

2472

        saint Jean François Régis (1597-1640)
           (par le père Sintas - cité dans une homélie du père Roger Hébert le 16 mai 2020)
St François Régis avait le grand désir de partir au Canada, il en fait part à son supérieur qui refuse en lui disant : « Votre Canada, ça sera le Vivarais ! » Un peu déconcertant comme réponse quand on est habité par un si grand projet ! Mais voilà ce que le père Sintas écrivait pour expliquer cette réponse : 
« Le 1° élément à remarquer dans cet événement, c’est combien les choses sont claires dans l’esprit de François. Il a fait sa proposition avec détermination. Il l’a faite avec d’autant plus d’énergie que, pour lui, cette proposition lui paraît être le meilleur moyen de remplir sa vocation. Mais elle n’est qu’un moyen. Sa préoccupation essentielle n’est pas dans le désir de partir au Canada. Sa préoccupation essentielle demeure bien celle qui l’a fait entrer au noviciat, à savoir : Servir Dieu, Notre Seigneur dans l’Église, sous la conduite de la compagnie. 
Voilà où François situe tout le poids de sa vie, tout l’objectif de son désir. Il a intégré à son existence la 1° phrase des Exercices Spirituels de St Ignace, le fondement de toute la vie spirituelle : n’avoir d’autre désir que de servir Dieu, Notre Seigneur. Peu à peu, c’est cela qui est devenu toute sa vie. Tout le reste a trouvé, sous l’éclairage de cette lumière, sa position juste de moyen au service de l’unique fin. Certes sans le moyen, la fin ne serait pas atteinte. Mais le choix des moyens n’a plus l’importance primordiale qu’il peut avoir dans des existences moins lucides sur la fin unique, seule nécessaire. La réponse négative du supérieur ne peut plus atteindre François de façon grave. Ayant clarifié son désir, l’ayant purifié et approfondi, il ne se laisse plus démolir par un refus qui ne vise pas son choix fondamental. Sa vocation demeure intacte, pleinement accueillie par le supérieur, en cette heure même où il refuse à François le moyen qu’il propose pour la mettre en œuvre. Même si sa sensibilité en souffre. Il ne fait pas du choix des moyens une question de vie ou de mort. »
Voilà donc comment on acquiert la vraie liberté. Car nous qui ne sommes plus des ados, nous savons que la vraie liberté ça ne sera jamais de faire ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut ! Pour trouver la vraie liberté, il nous faut apprendre à ne pas confondre la fin et les moyens comme dit le père Sintas.  
Saint Jean-François Régis (1597-1640)

2471

        saint Augustin
           (Sermon pour l’Ascension, 98, 1-2 (PLS 2, 494-495)
L’Ascension du Seigneur
"Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre: Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps.
Lui a déjà été élevé au-dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel?
Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.
Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous: il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.
C’est bien pourquoi saint Paul affirme: Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit: De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête." 
Ascension - Giotto di Bondone

2470

        Cardinal Decourtray (1923-1994)
           (Prière " Notre Père qui es aux Cieux, que ton Nom soit sanctifié, Toi pour qui mille ans sont comme hier")
« Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, Toi pour qui mille ans sont comme hier, un jour qui s’en va, une heure dans la nuit. À l’aube de cette année que nos habitudes et nos rêves appellent nouvelle, apprends-nous la vraie mesure du temps qui fuit et des choses qui passent. D’âge en âge Tu as été notre refuge. Avant que naissent les montagnes, avant que Tu enfantes la terre et le monde, de toujours à toujours, Toi, Tu es Dieu. Garde-nous de galvauder Ton Nom trois fois Saint ! Toi, l’au-delà de tout, garde-nous de Te confondre avec nos mots, nos idées, nos solutions, nos inventions. Donne-nous de comprendre ton Amour davantage au cours de l’année qui commence ! Que ton Esprit brise et ouvre nos cœurs pour qu’ils Te donnent le Nom de Père. Qu’il dessille nos yeux pour qu’ils contemplent, dans la grisaille du temps qui s’écoule sans pitié, la trace de l’Amour qui ne passe pas, de la filiale et fraternelle née pour toujours de Ta miséricorde ! 
Que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Ton règne est déjà venu, il viendra, il vient ! Il vient partout où des hommes collaborent avec Toi à l’œuvre que Tu leur confies pour qu’elle devienne l’ébauche de la Jérusalem céleste ! Que tout au long de cette année se noue, à l’intime de nos fragiles amours, l’Alliance qui les purifie, les transfigure et les éternise dans le Royaume de Ton éternelle Tendresse ! Que brille pour nous, à chaque étape de notre recherche, assez de lumière pour stimuler notre marche vers le Royaume sans ombre ! Affermis au cœur de nos combats toujours recommencés l’assurance que, malgré les victoires répétées de la haine, de l’oppression et de l’égoïsme, l’effort humain pour établir, sur la terre comme au ciel, la paix, la liberté et le partage, prépare le Royaume inaltérable ! 
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous comme nous pardonnons. Donne-nous de désirer et de partager aujourd’hui la nourriture qui vient de Toi ! Donne-nous d’attendre l’aube de chaque jour comme une promesse du pain de vie, la vie temporelle et la vie éternelle ! 
Toi le Père prodigue qui ne Te lasse pas d’attendre le retour de Tes enfants perdus, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Toi qui nous pardonnes comme nous pardonnons, apprends-nous d’abord à pardonner comme Tu nous pardonnes ! C’est en servant ses frères dans l’humilité d’un extrême amour que ton Fils nous a manifesté le pardon qui nous ouvre l’accès du monde nouveau ; apprends-nous à pardonner comme Lui, pour que d’autres puissent découvrir à leur tour le chemin et la joie de ton Royaume ! 
Ne nous laisse pas succomber à la tentation mais délivre-nous du mal. Préserve-nous, par-dessus tout, de la tentation de refuser Ton pardon ! Préserve-nous de la suffisance des puissants, donne-nous l’espérance des pauvres ! En ces jours où Tes enfants se souhaitent du bonheur, libère-nous, Toi, Notre Père, du péché qui empoisonne la source de la vraie joie. Arrache-nous à l’emprise du Prince des Ténèbres : il est le père du mensonge, à l’œuvre partout où nous nous trompons les uns les autres. Il est l’ennemi de la vie, à l’œuvre partout où nous nous détruisons, parce que nous aimons le pouvoir, l’argent et la mort. Délivre-nous ! Ton Fils a brisé les chaînes de l’antique servitude ! Donne-nous de nous laisser saisir par Son Esprit pour que, dans ce monde assujetti à la fatalité, triomphe déjà la glorieuse liberté de Tes enfants ! Amen. »  

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)